 "Le taureau de fer qui fume souffle et beugle" aura tristement eu raison, en 1886, du talent et des productions d’Emil Smietanski, à l’occasion d’un malheureux accident ferroviaire à Mödling, près de Vienne, où il enseignait à l’école de piano d’Eduard Horák. Compositeur, né en 1845 à Tarnów, puis oublié dans les fonds de la bibliothèque de la Société Musicale de Varsovie, sous l’aveugle et inflexible férule d’une conservatrice qui interdisait l’accès aux manuscrits de ses œuvres, Smietanski mérite pourtant mieux que tout cela. Honneur donc à Jan A. Jarnicki qui a su déjouer tous ces pièges pour rendre enfin accessible la musique de son compatriote. La Sonate pour violon et piano en la bémol major op. 2 est dédiée par Smietanski à son père, lui-même fin violoniste amateur. Ses quatre mouvements de facture classique exposent déjà la maîtrise avec laquelle il construit sa composition, laissant part égale au violon et au piano dans une remarquable symbiose des qualités coloristiques des deux instruments. La mélancolie et le lyrisme de son Adagio, quasi larghetto, contraste avec la juvénilité impétueuse de l’Allegro assai initial et l’alacrité d’un Scherzo cursif précédant un Finale de plus en plus animé jusqu’au Prestissimo conclusif. Les trois mouvements du Trio en Sol mineur, op. 21 (1867) confirment cette impression d’une solide technique compositionnelle et d’une remarquable inventivité mélodique. On retiendra particulièrement la cantilène du Larghetto en ut mineur qui constitue son mouvement central et donne envie de mieux connaitre l’œuvre entier de Smietanski. Comme à l’habitude avec Acte Préalable, les interprètes choisis, les remarquables Natan Dongalski au violon, Kinga Babij au violoncelle et Anna Paras au piano, chantent avec beaucoup de sincérité et de sensibilité dans leur arbre généalogique, et méritent pour cela toute notre reconnaissance. Un enregistrement et une découverte à retenir. Absolument. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Emil Wladyslaw Smietanski was born n Tarnów. Since his youngest years he was interested in music. As he moved to Kraków he began his education in a prestigious centre under Franciszek Mirecki’s leadership. However, it turned out his additional studies in Vienna were the most impactful – they took place between 1861 and 1865, and his talent is proven by the fact he soon after received the title of professor. Between 1865 and 1870 he resided in Kraków, where he was considered a valued teacher and talented artist-virtuoso. Already then he got known as a composer, because he was presenting his works regularly during concerts. He performed in concerts places like Kraków, Wroclaw, Dresden and Vienna, where between 1873–1886 he taught at Emanuel Horak’s private music school. In 1867, as one of very few Polish artists, he performed in Herzingg (Hanover’s Prince residence). In 1880, upon Robert Fusch’s invitation, he took part in the world premiere of his Piano Concerto in B flat minor op. 27. He was highly rated by critics as a renowned Bach and Beethoven interpreter. Smietanski performed for the last time in 1883, and later due to his illness he forewent any concert activity. On August 29th 1886 he died in a train catastrophe near Vienna.

|