Josef Suk n’était pas encore le beau fils d’Antonin Dvorak, mais déjà son élève, lorsqu’il composa son Quatuor avec piano, premier opus et déjà un manifeste dont l’Adagio regarde vers la musique française, les mouvements extrêmes plus vers Brahms que vers Dvorak, une manière d’entrer d’emblée dans le grand concert du post romantisme dont il allait devenir un des acteurs majeurs avec son terrible "Asrael". L’œuvre est difficile, elle ne tombe guère sous les doigts de ses interprètes contrairement au Quintette op. 8, autrement séduisant, il faut y mettre une densité, de sonorité, d’émotion, que Josef Suk et quelque jeunes musiciens tchèques (dont Jiri Barta) dispensèrent jadis dans ce qui fut l’un des ultimes enregistrements du violoniste. Mais l’équilibre entre le piano de Jan Simon et les cordes était incertain. Avec un quatuor constitué comme celui des Josef Suk, l’œuvre sonne dans un équilibre parfait, exprime toute sa sombre splendeur, et parle tchèque comme celle, pourtant excellente des Nash (Hyperion - CDH55416), ne le pouvait pas. Pourtant la merveille de l’album est bien l’interprétation infiniment lyrique que les Suk donnent du Deuxième Quatuor avec piano d’Antonin Dvorak, dont l’Allegro moderato murmuré, fluté ainsi, révèle en effet parmi les plus belles pages de sa musique de chambre. Ont-ils entendu la gravure parfaite de Rudolf Firkusny et du Quatuor Julliard ? Le final dansé mais tendre, le lento si évocateur en retrouvent les pesées subtiles, le clavier allégé, les cordes sur les pointes. Radim Kresta et ses amis nous doivent demain le Quatuor en ré majeur (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Works by Antonín Dvorák and Josef Suk – a teacher and his devoted pupil, the father-in-law and his son-inlaw – have customarily been performed together at concerts and featured next to each other on recordings. What is more, the two piano concertos on this CD were created within the range of a mere two years. Yet that is all they have in common. Dvorák’s Opus 87 reveals the personal and creative maturity of the 48-year-old composer, who at the time was in the prime of his life. Soon after completing his quartet, the maestro assumed the post of professor of composition at the Prague Conservatory. This decision would prove to be fateful – yet not so much for himself as it would be for the 17-year-old Suk, who was one of the most gifted students of Dvorák’s selected class. A child prodigy, Suk had enrolled at the conservatory at the age of 16, and a few years later he would be travelling around the world as a member of the famed Czech Quartet. He gave his Piano Quartet, which he wrote under Dvorák’s guidance, the symbolical opus number 1. The piece reflects his contemporary auto-stylisation as a passionate, flaring youth, yet its melodic forcibility and tenderness match that of Dvorák’s work. The Josef Suk Piano Quartet (formerly the Ensemble Taras) has manifested its extraordinary qualities at international competitions (victory at the Concorso Salieri-Zinetti in Verona, the ACM Premio Trio di Trieste), as well as on concert stages all over the world. The recording makes it evident that the young musicians have Dvorák and Suk in their blood.
|