Longtemps l’unique titre de gloire de Siegmund von Hausegger fut d’avoir gravé en 1938 le premier enregistrement de la 9e Symphonie de Bruckner dans l’état où le compositeur l’avait laissée plutôt que dans la réalisation de Ferdinand Löwe, et quel ! Dantesque, expressionniste comme un Murnau. Eugen Jochum, qui fut son élève, lui devait beaucoup. Allemand absolument, mais de la vieille Allemagne, il prit rapidement ses distances avec le nazisme, cédant la direction de son orchestre, le Philharmonique de Munich, à Oswald Kabasta. Il y avait établi une tradition renouvelée de l’interprétation brucknérienne qui perdura jusqu’au règne de Sergiu Celibidache. Mais cet apôtre de Bruckner fut dans sa jeunesse un compositeur inspiré, dont les vastes poèmes d’orchestre surprennent aujourd’hui encore par leur panthéisme, leur langage savant et évocateur. La parution voici neuf ans de la Natursymphonie exhumée par Ari Rasilainen et le WDR de Cologne pour le même éditeur révéla un maitre de l’orchestre post-romantique dont le langage singulier ne devait rien à ses contemporains. Les trois fantaisies symphoniques qu’Anthony Hermus grave aujourd’hui en première mondiale confirment la singularité de cet art, trois poèmes de la nature, d’une sombre sensualité (Aufkllänge) où d’une imagination à la Böcklin (Dionysische Phantasie) plein d’alliages instrumentaux surprenants, dont les vastes lignes mélodiques s’épandent tels des horizons infinis. L’un des secrets d’Hausegger est d’abolir le temps, il vous entraine dans son monde par ses discrets sortilèges. Pour de telles découvertes, les Bamberg Symphoniker sont un vrai luxe. Espérons demain qu’Antony Hermus gravera la Messe et le Requiem mais aussi la fantaisie symphonique restée dans les cartons, Barbarossa. On aura alors au disque tout ce que le jeune Hausegger aura composé avant de réduire son art à la seule direction d’orchestre (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) In 2008 we released the principal work by the Graz native Siegmund von Hausegger, his powerful Natursymphonie. klassik.com wrote, »How the ‘Natursymphonie’ by Hausegger unfolds, so rich in instrumental color and with unprecedented sound!« Our new production with further impressive works by Hausegger displays the same high quality as the first release. The featured works span practically the entire career of this great symphonic composer – from the successful Dionysische Phantasie of his youth to the later Aufklänge (1917), an absolutely brilliant variation work on the children’s song »Schlaf, Kindchen, schlaf.« His compact symphonic poem, Wieland der Schmid, was inspired by Wagner’s dramatic fragment of the same name. And in the near future a continuation is planned with the composer’s greatest success: Barbarossa of 1899. Even now you can look forward to a rich supply of mighty symphonic music by a composer, who like Felix Weingartner or Wilhelm Furtwängler, earned much greater fame as a conductor.
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