 Le Double Concerto pour violon et alto est une révélation portant en lui tout le devenir d’un futur géant de la musique. Écrite quasiment entièrement en 1932 alors que Britten était un tout jeune étudiant, l’œuvre est restée inconnue jusqu’à son apparition en 1997, plus de vingt ans après la disparition de son auteur, finalisée par le compositeur Colin Matthews pour le 50e Festival d’Aldeburgh, festival fondé par Peter Pears et Benjamin Britten en 1948. À la fois fantasque, lyrique, échevelée et débordant de fougue juvénile, ce Double concerto exigeant pour les deux solistes bénéficie de la direction impeccable de la chef réputée Marin Aslop. Trop longtemps négligé, le Concerto pour violon de Britten compte désormais parmi les incontournables du genre. Créé en 1940 par le violoniste espagnol Antonio Brosa (Jasha Heifetz avait trouvé la partition injouable !), il témoigne de l’évolution spectaculaire de l’écriture de Britten en quelques années. D’un lyrisme enchanteur dans son premier mouvement, il devient virtuose et impressionnant dans le deuxième pour atteindre une gravité chostakovitchienne dans la passacaille finale, autant d’humeurs transmises avec intensité par Baiba Skride et le bel orchestre de la Radio de Vienne. Immanquable. (Gérard Martin)  Enregistrant les deux concertos destinés au violon que Britten composa dans les années trente, Baiba Skride choisi pour le Concerto op. 15 la version révisée moulte fois entre 1954 et 1965. Dommage, car placée face à l’essai remarquable, et demeuré en chantier, du Double Concerto, la mouture princeps aura été mieux assortie. Ce que Britten a gommé d’excès dans son Concerto pour violon se retrouve d’ailleurs dans son saisissant Double Concerto, opus majeur d’un jeune homme dans sa dix-neuvième année, concerto fantaisie où passe encore un peu du fantasque cher à son mentor Frank Bridge. Le projet, ambitieux, attendra 1997 pour être enfin complété par Colin Matthews, Britten n’en ayant pas totalement achevé l’orchestration mais ayant laissé assez d’indications pour une réalisation aussi aisée qu’exacte. L’œuvre, magnifique, dotée d’un orchestra fabuleux, aligne un troisième soliste, le cor, qui ouvre l’Allegro et paraitra comme le contrepoint sombre des deux instruments à cordes solistes. Depuis sa création au Festival d’Aldeburgh en 1997, l’œuvre peine a entrer au répertoire, ses versions au disque se comptent sur les doigts d’une main. La partie d’alto, extrêmement exigeante – impossible de ne pas y voir la surveillance de Bridge, altiste renommé – aura trouvé d’emblée avec Yuri Bashmet son révélateur, pourtant, dès l’entrée d’Ivan Vukcevic, je suis saisi par l’ampleur de sa sonorité, son archet éloquent, la puissance de son jeu. C’est lui qui mènera de bout en bout cette interprétation fulgurante, entrainant enfin Baiba Skride et Marin Aslop dans une lyrique sombre, pleine d’embruns, qu’elles avaient incompréhensiblement refusée au Concerto pour violon, étale, terne, oubliable. Mais ce Double là ne doit manquer à aucune discothèque Britten. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  The story of the discovery and resurrection of Britten's Double Concerto for Violin and Viola is one of those rare moments of musicological spice that can capture the interest of even the more casual music love. Unlike it, the Violin Concerto Op. 15 found itself thrust onto the world stage of music right away, its genesis having been rather straightforward – if hardly smooth. Winner of the first prize of the Queen Elisabeth Competition (2001) Baiba Skride displays a natural approach to music-making that has endeared her to many of today’s most prestigious conductors and orchestras worldwide. She performs the Double Concerto with violist Ivan Vukcevic, who has appeared in some of the most important venues and festivals in Europe. They are accompanied by the ORF Vienna Radio Symphony Orchestra conducted by Marin Alsop, whose performances won her many Gramophone Awards.
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