Christophe Eschenbach avait déjà gravé les Symphonies, y ajoutant les Ouvertures, les Variations Haydn et la Rapsodie en son temps d’Amérique, avec l’Orchestre de Houston, cycle passé assez inaperçu pour qu’il ait, qui sait, envie de revenir aux seules Quatre Symphonies. Bien lui en a pris ! Lecture de pure tradition, admirablement ouvragée, et qui refuse toute grandiloquence. Ce Brahms serein, ample, au legato prégnant, s’écoute avec plus que du plaisir, de l’admiration, et surprend par sa plastique, son élégance, où semble passer le souvenir de celui de Karajan. Ce n’est pas minorer ce qui constitue, symphonie après symphonie, une vraie vision, qui culmine dans une Deuxième aux atmosphères raréfiées, emplie de sfumato savamment composés. Pour elle, il faudrait de toute façon posséder le coffret, mais aussi pour cette Troisième ténébreuse, pour cette Première lyrique où se déploie dans l’Andante sous l’archet du konzertmeister du Konzerthaus Orchester Berlin un élégiaque petit concerto pour violon. La Quatrième, lyrique, automnale absolument, manque un rien d’élan, mais là encore les beautés de cette formation berlinoise, ses couleurs hanséatiques chargées de gris marins surprennent, bouclant une intégrale décidément attachante. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Voici la seconde intégrale des symphonies de Brahms sous la direction du chef allemand. Avouons que la première gravée, il y a trente ans, avec l’Orchestre symphonique de Houston ne marqua guère la discographie. Celle-ci est d’une tout autre dimension. Dans l’interview de présentation, Christoph Eschenbach évoque l’œuvre symphonique de Brahms comme se situant dans la continuité de celle de Beethoven. À la première lecture, l’auditeur est tout d’abord frappé par la qualité de la mise en place, l’homogénéité des pupitres. La densité expressive est maintenue de bout en bout. La pâte sonore est à la fois claire et ample, deux paramètres essentiels pour que les quatre opus respirent sans lourdeur, mais avec finesse. Les contrechants sont très bien définis. Cette version est, en outre, intéressante sur le plan du style. Les pupitres de cet orchestre possèdent une vraie personnalité notamment dans les bois et les cuivres. Il existe une véritable fusion entre les timbres, et une réalisation assez proche de celles du Philharmonique de Berlin de ces dernières années. Cela est d’ailleurs assez remarquable dans les symphonies n° 2 et n° 4, les plus réussies du cycle. Cette intégrale est par conséquent, une heureuse surprise dans une discographie pléthorique. Seul petit regret : ne pas avoir proposé quelques ouvertures en complément car les minutages de ces quatre disques-compacts sont vraiment bien courts. (Jean Dandrésy)
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