Sous le thème « Forgotten Voices Rediscovered », le label Fineline nous propose des œuvres de deux femmes compositrices oubliées, toutes deux néerlandaise et moitié juives, ayant été interdites de jouer ou de publier pendant les années sombres. La Sonate pour violon et piano de Henriette Bosmans (1895–1952), œuvre d'une jeune femme de 23 ans dont la carrière est en plein essor, est pleine de charme et joie de vivre. Principalement inspirée du courant romantique, elle laisse transparaître des inspirations impressionnistes ou orientales avant de terminer en une fugue à la Bach. Trois ans plus tard, la jeune Henriette offre un Trio avec piano en cadeau d'anniversaire à sa mère. Là encore, une grande fraîcheur et une écoute immédiatement plaisante. En premier enregistrement mondial, la sonate pour violoncelle et piano de Fania Chapiro (1926–1994) est une œuvre de plus grande maturité d'une femmequi a vécu son adolescence dans des conditions difficiles (elle organisait des concerts clandestins, sa maison fut détruite durant des bombardements et certaines de ses œuvres ont alors disparu). Sa sonate, qui date de 1956, est nettement influencée par le style de Prokofiev, et laisse une profonde impression dès la première écoute. Servies par un groupe de musiciens ayant choisi le nom emblématique de Brundibár, ces trois œuvres méritent amplement le voyage ; la sonate pour violoncelle de Chapiro notamment, moins immédiatement brillante que les œuvres de Bosmans, me semble gagner en profondeur à chaque nouvelle écoute. (Walter Appel) This CD was inspired by one of Brundibar Arts Festival’s themes “Inspirational Women” which lead us to these wonderful Jewish-Dutch female composers who survived the Holocaust. Henriëtte Bosmans (1895-1952) was a Dutch half-Jewish pianist and composer and a particularly fascinating figure. Violin Sonata (1918), from Bosmans’ earliest compositional debuts. This can be sensed in the music: the piece is full of youthful passion, life and charm. Piano Trio (1921) was a birthday gift by Bosmans to her mother. The piece is an early composition, predominantly Romantic with hints of Spanish passion, French Impressionism, and echoes from the Middle East. Fania Chapiro (1926-1994) was a Dutch half-Jewish pianist and composer who grew up in the former Dutch Indies. Just like Bosmans, she was prohibited from performing. Feeling idle and empty without her music, she organised clandestine house concerts. Cello Sonata no.2 (1956): Prokofiev's influence pervades the whole work. The finale has a strong jazz feel. Despite this, Chapiro writes in a language uniquely her own.
|