 Au Musikverein, les 18 et 19 avril 1985, Michael Gielen creuse l’espace de l’immense assemblée, conduit dès le Kyrie une prière orante, une célébration d’une force spirituelle peu commune qui étreint. Quelle surprise de voir ce parangon de la modernité retrouver les tempos des grands anciens, leurs phrasés longs, leurs chœurs sculptés. A mesure qu’on entre dans ce temple, des perspectives vertigineuses se dévoilent, emportant un quatuor ardent, la complexité de l’écriture, ses polyphonies savantes que Gielen souligne, rappelant qu’ici Beethoven non seulement se souvient de Bach mais espère l’y égaler, les envols d’Alison Hargan, soprano magnifique à la trop courte carrière, tout participe d’une messe bouleversante qui d’abord se veut prière, car Gielen refuse l’idée d’un hymne non pas à Dieu mais à l’être suprême, il embrasse la dimension mystique, nous convie à un mystère d’une envoutante beauté, l’émotion de ce concert allant plus loin que son autre version (également captée en public, et filmée d’ailleurs). Qui est le violon qui déploie un chant si expressif dans le Benedictus ? Mystère… en aucun cas vous ne devez vous passer de cet ajout majeur à la discographie de Michael Gielen. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Missa solemnis was Beethoven’s response to the appointment of his student Archduke Rudolph (youngest brother of Emperor Franz I of Austria) as Archbishop of Olmütz in 1819. He set to work spontaneously, without a direct commission. He planned for the piece to be completed on the occasion of Rudolph’s enthronement, on 19 March 1820, but the work proved to be much more of a challenge for the composer than he had anticipated. Accordingly, the premiere did not take place for another four years, on 7 April 1824, at a charity concert given by the Philharmonic Society of St Petersburg. Missa solemnis still faces challenges today. This extraordinary work does not appear in the concert repertoire as often as it used to some years ago. “The world of shareholder values doesn’t care for Christ”, as Michael Gielen said. He believed that this is one reason for the difficulties the work seems to cause audiences today. Michael Gielen, who passed away in March 2019, can be heard in this historic recording from 1985 with the ORF Vienna Radio Symphony Orchestra.

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