 Pour CPO, Lars Ulrik Mortensen et sa belle bande avaient enregistré une Messe en si radieuse. Contraste total dès la turba initiale de cette Saint Jean où les solistes se joignent à quatre chanteurs pour figurer la foule. Effectif réduit, et qui ne cherche pas l’unité, chaque voix s’entend, créant un effet saisissant. Expressionniste, la Saint Jean de Mortensen l’est, jusque dans le ténor amer de son évangéliste (Nicholas Muroy, remarquable), et dans le timbre même de certains solistes : confier les airs d’alto à Alex Potter, à sa vocalité si particulière où se rappelle celle de René Jacobs, c’est refuser l’élégie pour mieux arder la douleur. Un Christ éloquent, une soprano élégiaque et blessée, le petit orchestre un peu acide, tout cela en dérangera plus d’un, mais cette Saint Jean, placée sous les emblèmes de la lance, de l’éponge de vinaigre, de la couronne d’épines, ose le sombre absolu, le drame sans remède, proclamant la vérité de l’œuvre la plus tragique qui soit jamais coulée de la plume de Bach. Je me demande bien ce qu’ils feront de l’autrement plus diverse Passion selon Saint Matthieu…. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Bach’s St John Passion is like an eternal cry into the void, carrying the essence of western, protestant answers to the fundamental questions in Life, in music. Our wrong doings on Earth contrasted with higher moral principles. Nowhere else does it crystallise into music more profoundly and more beautifully than in this immortal manifestation of Bach’s genius.
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