Carl Heinrich Graun (1703-1759)
Iphigenia in Aulis, GraunWV B:I:2, opéra en 3 actes

Hanna Zumsande, soprano (Iphégénie)
Santa Karnite, soprano (Deidamia)
Geneviève Tschumi, mezzo-soprano (Clytemnestre)
Terry Wey, altus (Anaximenes)
Mirko Ludwig, ténor (Achille/Nestor)
Andreas Heinemeyer, basse (Thersites)
Dominik Wörner, basse (Agamemnon/Nestor)
Barockwerck Hamburg
Ira Hochman, direction

Ultime tragédie d’Euripide, "Iphigénie in Aulis" connut une immense popularité auprès de ses contemporains, écrivains et peintres tous désireux de raconter le destin d’Iphigénie, fille d’Agamemnon et princesse de Mycènes, promise et soumise devant l’autel à la mort mais sauvée in extremis par Artemis, déesse de la Chasse. Histoire sensationnelle qui fit aussi le bonheur des compositeurs à l’exemple de Gluck, Martin Soler, Keiser et ce Carl Heinrich Graun (1704-1759), auteur de nombreux opéras et maître incontesté du genre à la cour de Frederic II. La partition de son" Iphigénie in Aulis", opéra en trois actes composé en 1728 par un tout jeune musicien (24 ans) dont le livret signé Schürmann reprend les éléments de la tragédie initiale en en modifiant largement l’hubris mythologique selon les canons de l’époque, est constituée d’une ouverture à la française et d’une succession d’arias distribuées aux six protagonistes du drame, privé hélas ici de tout récitatif (faute de les avoir retrouvés). Riches de subtiles mélodies, somptueusement orchestrées et chargés d’un judicieux figuralisme, ces trente cinq airs montre un compositeur inspiré de bout en bout. A défaut de suivre le déroulement dramaturgique, l’auditeur se plaira à écouter de la fort belle musique. Complété d’une équipe de chanteurs aux mérites variables, l’ensemble baroque hambourgeois dirigé par Ira Hochman qui avait déjà enregistré le "Polydorus" du même compositeur (CPO555266) se montre irréprochable. Une découverte majeure. (Jérôme Angouillant)

For years, barockwerk hamburg has enjoyed great popularity, especially for the revival of previously unpublished works from Hamburg's musical history. Now the ensemble has recorded "Iphigenia in Aulis" by Carl Heinrich Graun after the libretto arrangement by Georg Caspar Schürmann for cpo. The story of the king's daughter Iphigenia, who is to be sacrificed by her father Agamemnon, is one of the classic tragedies of Greek antiquity that continues to inspire the theater to ever new interpretations. At the age of just 24, Carl Heinrich Graun also became enthusiastic about the material and composed "Iphigenia in Aulis" 290 years ago. His youthfully fresh and colorful music was last heard on the stage of Hamburg's Gänsemarkt Opera in 1731. The work centers on Iphigenia's voluntary and selfless sacrifice in times of social crisis. Fatherly love and royal duty, loyalty and betrayal, irony and intrigue, and a wedding as the final chord provide all the ingredients for an opulent and varied baroque opera. Although the surviving manuscripts unfortunately lack the music for all the recitatives, the three choruses, the final entrance of Diana with all the participants, and the final chorus, there is enough highly inspiring music, including the overture, as well as 35 arias, and it would be more than a pity to let this extensive work continue to lie unperformed in the archives