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Diapason de septembre 2019 Critique de Philippe Ramin Page n° 95
Classica de février 2020 Critique de Philippe Venturini Page n° 89
Format : 1 CD Durée totale : 01:16:53
Enregistrement : 20-23/06/2018 Lieu : Loughton Pays : Royaume-Uni Prise de son : Eglise / Stereo
Label : Hyperion Référence : CDA68244 EAN : 0034571282442 Code Prix : DM022A
Année d'édition : 2019 Date de sortie : 01/08/2019
Genre : Classique
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Johann Sebastian Bach (1685-1750) Toccata pour clavecin n° 1 en fa dièse majeur, BWV 910 Toccata pour clavecin n° 2 en do mineur, BWV 911 Toccata pour clavecin n° 3 en ré majeur, BWV 912 Toccata pour clavecin n° 4 en ré mineur, BWV 913 Toccata pour clavecin n° 5 en mi mineur, BWV 914 Toccata pour clavecin n° 6 en sol mineur, BWV 915 Toccata pour clavecin n° 7 en sol majeur, BWV 916
Mahan Esfahani, clavecin
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 Longtemps les Toccatas furent les mal aimées du clavecin de Bach, pire ! la méprise s’accentua lorsque Glenn Gould les cloua dans son piano en détournant les clavecinistes pour un certain temps : ils préfèrent à ces pièces éparses les cycles de Suites ou de Partitas. Il fallait bien un artiste de la trempe de Mahan Esfahani pour dès la Toccata en fa dièse mineur faire entendre le grand geste baroque, l’art déclamatoire où passe le souffle de l’orgue que Glenn Gould avait enfermé dans sa boite d’allumettes. Et soudain ces musiques inouïes où le jeune Bach percutait les roideurs des anciennes écritures avec les audaces d’une langue nouvelle s’animent jusqu’à en danser. Ce disque fait pour stupéfier souligne autant la hardiesse de ces pièces savantes où Bach aura quintessencié sa virtuosité de claviériste, que le génie singulier de Mahan Esfahani qui regarde tout ce qu’il aborde d’un œil neuf, et fait éclater derrière la majesté de la forme l’ardeur d’un discours que je n’avais jamais entendu aussi brillant, aussi altier. Qui pourrait lui répondre demain, relevant ce défi splendide ? Je ne vois que Pierre Hantaï. (Jean-Charles Hoffelé)  Saugrenue l'idée d'arborer sur la pochette de ce disque la grimace de « L'homme souffrante de constipation » issues des 69 « Kopfstucke » du sculpteur Franz Xaver Messerschmitt (1736-1783) pour introduire ce programme Bach du claveciniste Mahan Esfahani. On cherche vainement le lien entre l'illustre compositeur allemand, l'iranien Esfahani et l'artiste viennois... Les sept Toccatas BWV 910-916 dont il s'agit sont des pièces de virtuosité dont le Stylus fantasticus emprunte aussi bien à Frescobaldi, l'inventeur du genre, qu'à Sweelinck, Froberger et Buxtehude. Elles se jouent aussi bien à l'orgue, au clavecin qu'au clavicorde. Esfahani a choisi lui un très beau clavecin contemporain aux basses profondes et résonantes et aux aigus filés sans être aigrelets. Sur un tel instrument qui sonne toujours pîle, le claveciniste joue la même carte : linéaire, extrêmement soucieux de l'articulation et des contrastes dynamiques ici omniprésents tout en ménageant une forme d'improvisation, de lâcher prise. On retrouve ces mêmes qualités qui hélas controuvait son programme Rameau, germanisant ce dernier et lui exemptant toute « folie françoise ». Mais dans la succession de climats souvent changeants des Toccatas quelle tenue d'ensemble et quelle architecture contrapuntique déployée ! Esfahani dompte chaque phrasé des mouvements liminaires et s'empare des fugues comme s'il déclamait du Bossuet. Il subjugue par cette combinaison de sûreté technique (toucher) et de sensibilité (touché) à fleur de clavier. (Jérôme Angouillant)

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