Antonio Smareglia (1854-1929)
Nozze Istriane, drame lyrique en 3 actes

Anamarija Knego, soprano (Marussa)
Giorgio Surian, basse (Bara Menico)
Filippo Polinelli, basse (Biagio)
Jorge Puerta, ténor (Lorenzo)
Jure Pockaj, baryton (Nicola)
Stefany Findrik, alto (Luze)
Rijeka Opera Chorus
Rijeka Symphony Orchestra
Simon Krecic, direction

Une méprise poursuit Antonio Smareglia : son ouvrage lyrique le plus célèbre, ces "Noces Istriennes" dont il est ici question est celui qui lui ressemble le moins : sujet proche de celui de "Cavalleria Rusticana", inclusion de thèmes populaires régionaux, et chant assez proche d’un certain vérisme, ce seront d’ailleurs les créateurs des deux rôles principaux de l’ouvrage de Mascagnini qui assureront la première de l’ouvrage au Teatro Communale de Trieste le 28 mars 1895. Hors Antonio Samreglia est au fond peu italien, ce que l’orchestre touffu, très travaillé, fait entendre, son univers musical est celui d’une certaine mittel-europa, et sera réalisé pleinement justement après le drame brossé par Luigi Illica qui lui apportera sa seule vraie reconnaissance durable sur les scènes italiennes de son vivant. La trilogie sur des livrets de Silvio Benco qui suivra – "La Falena", "Oceana", "Abissso", les deux derniers tout de même créés à la Scala par Toscanini – le montrera pleinement maitre de son art et délivré du peu qu’il concéda au vérisme. Pour singulière qu’elles soient dans sa vaste production lyrique qui mériteraient une exploration systématique – "La Falena" eut un peu plus de chance, Leyla Gencer s’y risquant – ces "Nozze Istriane" contiennent quantité de pages superbes, mais demandent des chanteurs madrés, ce que l’Opéra de Rijeka souffre à réunir. Trop fragile la Marussa d’Anamarija Knego pour qui aura le souvenir de Maria Chiara ou de Denia Mazzola Gavazenni, sans aucun charme vocal le Loenzo de Jorge Puerta, les clefs de fa s’en sortent mieux, surtout le ménestrel de Filippo Polinelli. La prise de son un rien sourde, peine à capter l’électricité probable produite par la scène, mais du moins l’orchestre soigné dirigé par Simon Krecic, les chœurs parfaits, donnent à entendre le lyrisme singulier d’un compositeur que l’on commence seulement à redécouvrir. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Strictly speaking, composer Antonio Smareglia belonged to three cultural groups. His father was an Italian from Friuli, his mother Croatian, and he himself was born in Pola on the Istrian peninsula, which at the time was still part of Austria-Hungary – and yet he managed to make a name for himself across the borders of national identities, especially with his operas. Among his greatest successes was Nozze istriane (‘Istrian Wedding’), which premiered in Trieste on 28 March 1895 – a rural love tragedy with words by the famous poet Luigi Illica and music by the composer, whose rich melodies skilfully avoid the obvious verismo. A pair of lovers are not allowed to marry because the son of a rich man desires the girl; the young woman is deceitfully persuaded that her sweetheart has abandoned her; when the lie comes to light at the end, it is too late. A stab of a knife ends their happiness!