 Plus que des muses... Un tel titre nous laisse attendre la découverte de nouvelles compositrices, mais cette attente est déçue. Les trois femmes que nous fait découvrir cet album ont pourtant joué un rôle important dans la vie musicale des Pays-Bas au XVIIe siècle, entre Amsterdam et Anvers. L'Amstellodamoise Adriana vandenBergh fut une enfant prodige de la flûte à bec et de la viole de gambe, mais sa brillante carrière fut interrompue à 19 ans par un mariage malheureux. Pour le peintre Jacob Backer, elle incarna Euterpe, la muse de la musique. Leonora Duarte, née dans une riche famille de diamantaires anversois, juifs ayant fui la redoutable Inquisition portugaise, pratiquait comme ses frères et sœur le clavecin, le virginal, le luth et la viole de gambe, et leur salon était fréquenté par tout ce que le pays comptait parmi les plus avancés esprits artistiques et scientifiques du temps. Leonora a aussi composé quelques plaisantes pièces instrumentales, des « sinfonie » en divers tons, et la beauté de son chant a inspiré plusieurs compositeurs. Mais ce sont peut-être les deux sœurs anversoises Phalèse, Marie et Madeleine, qui auront joué le rôle le plus important, grâce à la librairie musicale héritée de leur père, et qui sous leur gouverne édita tout ce que l'Europe composait de neuf et d'agréable. Cet album, qui présente 18 brefs morceaux instrumentaux ou vocaux de divers compositeurs, dont plusieurs premiers enregistrements mondiaux, nous présente un tableau souriant de la vie musicale des prospères grandes villes nordiques au siècle d'or. Il est d'une écoute constamment agréable, le son des mélodies à la flûte à bec, à la harpe, aux violes, sous la direction musicale de la flûtiste Tabea Schwartz, ainsi que la voix de la soprano Giovanna Baviera nous font passer un très plaisant moment. (Marc Galand)  Almost 400 years ago, Amsterdam and Antwerp entered a Golden Age of art and music whose beauty still resonates today. Following the perspectives of three young women (a recorder virtuoso, a composer and a publisher), More than Muses presents a unique soundscape of this cultural flourishing. There is no evidence of a direct meeting between the three women. However, they moved in similar circles and there is evidence that they had common acquaintances. The main common denominator in their biographies is and remains music. Adriana, Madeleine and Leonora are representative of those whose biographies and music have yet to be fully discovered. All three of them contributed considerably to the cultural flourishing of the 17th century – they truly were more than muses.
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