Adolphe Blanc (1828-1885)
Septuor en mi majeur pour clarinette, cor, basson, violon, alto, violoncelle et contrebasse, op. 40

Antonin Reicha (1770-1836)
Octuor en mi bémol majeur pour hautbois, clarinette, cor, basson, 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse, op. 96

Consortium Classicum
Dieter Klöcker, direction

Réunis par ce programme du Consortium Classicum, Anton (pas encore Antoine) Reicha et Adolphe Blanc sont considérés pour des raisons différentes comme des compositeurs pré-romantiques. Pour le premier (encore viennois à l’époque de la composition de son octuor), qui idolâtrait Mozart et Haydn, le romantisme était une « nouvelle vague » envers laquelle il se montrait plutôt méfiant. Le second pariait, dans un Paris où pointait la réputation lyrique de Wagner, sur la renaissance de la musique de chambre de forme classique. Le résultat est, dans les deux cas, une musique qui possède plus de charme que de profondeur, appuyée sur le côté « babillard » des instruments à vent. Reicha démontre ici encore l’attention toute particulière au contrepoint qui fera plus tard de lui le vénéré professeur au Conservatoire de Paris que l’on sait. Blanc joue des oppositions de thèmes et de climats, avec une belle tendance au lyrisme. L’interprétation est conforme à tout ce qu’on attend du Consortium Classicum : technique et raffinée, mais presque trop classique et un peu datée... Donc tout à fait idoine pour les œuvres ! Et celles-ci sont si peu enregistrées qu’on aurait bien tort de se priver d’une occasion de les entendre. A noter l’ajout d’une contrebasse doublant le violoncelle dans Reicha, comme dans l’édition parisienne de 1820. (Olivier Eterradossi)