Alexandre Scriabine (1872-1915)
Valse, op. 1
Dix Mazurkas, op. 3
Allegro appassionato, op. 4
Deux Nocturnes, op. 5
Deux Impromptus à la Mazur, op. 7
Nocturne pour la main gauche, op. 9 n° 2
Deux Impromptus, op. 10
Deux Impromptus, op. 12
Deux Impromptus, op. 14
Allegro de concert, op. 18
Polonaise, op. 21
Neuf Mazurkas, op. 25
Fantaisie, op. 28
Deux Poèmes, op. 32
Poème tragique, op. 34
Poème satanique, op. 36
Valse, op. 39
Deux Mazurkas, op. 40
Poème, op. 41
Feuillet d'album
Deux Poèmes, op. 44
Trois Morceaux, op. 45 n° 1 et 2
Scherzo, op. 46
Rêverie, op. 49 n° 3
Quatre Morceaux, op. 51 n° 1, 3 et 4
Trois Morceaux, op. 52
Quatre Pièces, op. 56 n° 2 et 3
Deux Morceaux, op. 57
Feuillets d'album, op. 58
Poème, op. 59 n° 1
Poème-Nocturne, op. 61
Deux Poèmes, op. 63
Deux Poèmes, op. 71
Poème "Vers la flamme", op. 72
Deux Danses, op. 73
3 Morceaux, op. 2
Prélude et Nocturne pour la main gauche, op. 9
24 Préludes, op. 11
6 Préludes, op. 13
5 Préludes, op. 15
5 Préludes, op. 16
7 Préludes, op. 17
4 Préludes, op. 22
2 Préludes, op. 27
4 Préludes, op. 31
4 Préludes, op. 33
3 Préludes, op. 35
4 Préludes, op. 37
4 Préludes, op. 39
3 Morceaux, op. 45
4 Préludes, op. 48
3 Morceaux, op. 49
4 Morceaux, op. 51
4 Morceaux, op. 56
2 Morceaux, op. 59
Préludes, op. 67
5 Préludes, op. 74
Sonate pour piano n° 1 en fa mineur, op. 6
Sonate pour piano n° 2 en sol dièse mineur, op. 19 "Sonate Fantaisie"
Sonate pour piano n° 3 en fa dièse mineur ("Etats d'âme"), op. 23
Sonate pour piano n° 4 en fa dièse majeur, op. 30
Sonate pour piano n° 5 en fa dièse majeur, op. 53
Sonate pour piano n° 6, op. 62
Sonate pour piano n° 7 en fa dièse majeur, op. 64 "White Messe"
Sonate pour piano n° 8, op. 66
Sonate pour piano n° 9 en fa majeur, op. 68 "Black Messe"
Sonate pour piano n° 10, op. 70
Douze Etudes, op. 8
Huit Etudes, op. 42
Trois Etudes, op. 65

Dimitri Alexeev, piano

Dimitri Alexeev aura pris son temps : dix ans pour graver tout l’œuvre pianistique de Scriabine dans divers salles de concert de ce Londres qui est devenu sa seconde patrie depuis sa victoire au Concours de Leeds 1975. Un contrat trop bref sous étiquette HMV lui aura permis de graver quelques albums parfaits où son jeu stylé, sans une once de pathos, aura revisité d’un bonheur égal Chopin ou Schumann. Scriabine paraissait souvent dans ses programmes de concert dès les années 80, il polissait tel groupes de préludes, envolait telle sonate, à Soixante dix ans, plutôt que de reprendre les grands opus du romantisme qu’il n’a jamais délaissés, il aura donc préféré Scriabine. Volonté évidente d’en retirer le souffre (manière de ne pas se confronter à Sofronitzki, à Stanislas Neuhaus ?), d’aller d’abord chercher les références à Chopin, et pour les ultimes opus un modernisme assumé, sans plus aucune vapeur d’encens. C’est souvent révélateur dans les ultimes sonates de cette abolition par l’abondance de la tonalité, comme si Alexeev voulait tirer Scriabine vers la Seconde Ecole de Vienne, l’ancrer comme l’Alpha des futuristes russes qui vont dessiner de nouveaux paysages sonores. Transcendant, par les moyens, comme par l’intelligence. Pour les pièces de la première manière, Préludes, Valses, Mazurkas, Etudes, tout ce qui rattache si intimement Scriabine à Chopin, un chic fou, une élégance sans tapage, avec ce soupçon à peine esquissé de décadence. Ensemble magnifique, émouvant aussi car c’est l’œuvre majeure, et peut-être le testament spirituel d’un tout grand pianiste resté toujours trop discret. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

The history of Scriabin’s piano music is like a condensed history of piano music, for his style changed perhaps more than any other composer during his life. It has been said that young Scriabin kept Chopin’s music under his pillow, and the early Preludes and Mazurkas certainly breathe the same heightened air of ardour and yearning. His journey from the traditional tonal harmony of these Chopinesque beginnings to his atonal ‘Mystic chord’ (based on fourths) is, however, a masterfully smooth one, best appreciated when taking the sum of his work into account. Born in 1947, long resident in London as a professor at the Royal College of Music, Dmitri Alexeev entered the Moscow Conservatory at six years of age. A string of EMI recordings in the 80s established his reputation worldwide, but they included scant representation of one of his most ardent passions, the music of Scriabin, beyond the concertante Prometheus conducted by Riccardo Muti. Alexeev’s touch emulates the contemporary accounts of Scriabin’s own playing, which did not rely on power because of his slight build. Rather, he ‘captivated the listener through his ability to enhance his sound with an extraordinary range and gradation of colour…his fingers seemingly plucked the sound from the piano keys…as if his hands flew over the keyboard barely touching it.’ Made between 2008 and 2019 in London and in the purpose-built Music Room at Champs Hill, home to many superlative modern chamber-music albums, these recordings won broad critical acclaim on their original publication. Their reissue at super-budget price makes an obvious first port of call for any listener looking to immerse themselves in the rich, heady world of Scriabin’s piano writing. ‘I would not be surprised to hear that Alexeev kept scores of Scriabin under his pillow. He brings a lifetime of experience to this music… Alexeev can summon all of the requisite technical prowess, power and excitement to bring off the large works in a manner befitting their extroverted style… As a miniaturist, Alexeev brings exceptional poetry and nuance to each little piece… Alexeev should be considered among the great Scriabin interpreters.’ Fanfare, September 2021 ‘Alexeev’s temperamental affinity… comes paired with sovereign command of colours and intonations… He never deviates into aggression or superficiality, conveying instead an overall impression of humane dignity and a powerful sense of journey.’ Gramophone, March 2019