Johannes Brahms (1833-1897)
Sonate pour violon et piano n° 3 en ré mineur, op. 108

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Partita pour violon seul n° 1 en si mineur, BWV 1002

Paul Ben-Haim (1897-1984)
Sonate pour violon seul en sol majeur

Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Havanaise pour violon et orchestre en mi majeur, op. 83

Maurice Ravel (1875-1937)
Tzigane

Frédéric Chopin (1810-1849)
Mazurka pour piano n° 49 en fa mineur, op. 68/4, CT. 99

Pablo de Sarasate (1844-1908)
2 Danses espagonles pour violon et piano, op. 23

Zino Francescatti, violon
Eugenio Bagnoli, piano

La soirée du 25 août 1958 au Festival de Salzburg fut enregistrée par la radio autrichienne (ORF) et donna lieu ensuite à la publication d’un disque de la série consacrée par Orfeo aux moments mémorables de ce Festival. Zino Francescatti (1902-1991), disciple de Jacques Thibaud et ami de Ravel, y proposait ce soir là un programme faisant alterner profondeur d’émotions en première partie, puis virtuosité débridée dans la seconde, accompagné par Eugenio Bagnoli (1920-2009). Dans une excellente prise de son, allant jusqu’à faire entendre le placement des doigts sur la touche, nous découvrons une interprétation méditerranéenne de la 3e Sonate de Brahms, tellement imprégnée par ailleurs des brumes songeuses germaniques. La seconde Partita pour violon seul de Bach se nimbe ainsi des couleurs mordorées d’un soleil couchant. La Sonate de Paul Ben Haïm (1897-1984), composée en 1951, oppose passages fluides et textures contrapuntiques bachiennes dans un alliage que sublime la virtuosité de son Molto Allegro final. Les pièces de Saint-Saëns et de Ravel mettent naturellement en évidence et en valeur la virtuosité du disciple, par son père (1858-1923), de Camillo Sivori (1815-1894). A-t-on jamais écouté sonorité plus fruitée, virtuosité plus ailée et charmeuse, dans le cadre d’une soirée d’exception ? Les deux bis, un Chopin délicatement nostalgique, et un Sarasate plein de fièvre et de feu, comparable à la fougue qu’y mettait naguère un Aaron Rosand (Vox ACD8160), complètent cet enregistrement dont la réédition ravira les amateurs d’enchantements violonistiques d’un autre âge. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)