 William Smethergell, fils de volailler, né à Londres mais d’ascendance danoise, était un organiste et compositeur extrêmement populaire dans l'Angleterre géorgienne. Titulaire des orgues de Saint Mary-at-Hill pendant cinquante ans, il appartenait à la génération qui a suivi immédiatement Haendel. Ne cédant pas à la mode des Oratorios ou des musiques de cérémonie, Smethergell composa des œuvres orchestrales régulièrement jouées aux jardins londoniens d'agrément de Vauxhall : parquet de danse, tribune abritant un orchestre, le tout entouré de promenoirs et de colonnades, avec guirlandes, rocailles, bosquets, jets d'eau, multipliés par des jeux de miroirs. La mode changea avec l'arrivée de Haydn, et, dès 1790, Smethergell et sa musique tombèrent dans l'oubli. Après un premier volume consacré aux Overtures Op. 5 (1780), Douglas Bostock propose les Overtures Op. 2 (1778). Chacune de ces ouvertures possède son propre caractère : Smethergell avait un net penchant pour les instruments à vent. Il utilise beaucoup plus souvent les flûtes, les hautbois et les cors français que ses contemporains dans la forme très compacte de l'« ouverture » en trois mouvements, déjà pratiquée dans les œuvres similaires de deux grands prédécesseurs, Thomas Arne et William Boyce. Son indéniable talent mélodique offre notamment aux hautbois de gracieuses occasions de s'exprimer individuellement, et confère à ses mouvements lents une gravité tranquille (n° 1), une élégante mise en valeur des cordes (n° 2), soulignant le léger balancement pastoral du n° 4, l'esprit enjoué de la gigue (n° 5) ou la douceur raffinée soutenue par le cor (n° 6). Ses mouvements conclusifs sont pleins de vitalité, d'énergie et de couleur, notamment dans le Tempo di Minuetto qui clôt le n° 6, tandis que ses mouvements initiaux regorgent de surprises rythmiques. Compliments aux brillants quatorze musiciens du Südwestdeutsches Kammerorchester Pforzheim et à leur chef Douglas Bostock. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  William Smethergell’s oeuvre presents an intriguing challenge. Since little more is known of his life than his birth date and the fact that he worked as an organist at two London churches and as a violist at the Vauxhall Pleasure Gardens, we must form our impression of him solely through his music. That impression is certainly favorable—at least if we go by the two sets of six overtures published as Op. 2 (1778) and Op. 5 (1780): “Brilliantly scored, richly orchestrated works—ingenious, lively, and full of variety, bearing witness to Smethergell’s great melodic inventiveness,” was the verdict of klassik-heute on Op. 5 (CD 555 540-2), which Douglas Bostock and the Southwest German Chamber Orchestra Pforzheim introduced to us in 2023. The same ensemble now completes the dozen with the equally attractive Op. 2, a collection widely admired in late 18th-century London and beyond, and is now winning new friends.
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