Wilhelm Peterson-Berger (1867-1942)
Symphonie n° 1 en si bémol majeur "Baneret"
Last Summer
Symphonie n° 2 "Sunnanfard"
Romance pour violon et orchestre en ré mineur
Oriental Danse
Sveagaldrar
Symphonie n° 3 en fa mineur "Same-Atnam"
Earina
Doomsday Prophets
Symphonie n° 4 en la majeur "Holmia"
The Compte de Sleeping Beauty
Flowers de Froso, Suite n° 1
Symphonie n° 5 en si mineur "Solitudo"
Concerto pour violon

Ulf Wallin, violon
Orchestre Symphonique de Norrköping
Orchestre symphonique de la Radio de Saarbrück
Michail Jurowski, direction

Critique musical redouté pour sa férocité et sa pertinence, le suédois Wilhelm Peterson-Berger fut aussi un compositeur fécond dont la colonne vertébrale de l’œuvre réside dans ses cinq symphonies (une sixième est restée inachevée). Le post-romantisme flamboyant de la première (1903) , la luxuriance de la deuxième (voyage vers le Sud, 1910), le resserrement vers une certaine concision des deux dernières (1929 et 1933) encadrent la troublante troisième « laponne » (1915) dont le lyrisme intense notamment dans un mouvement lent digne de Sibelius sut séduire jusqu’à Leopold Stokowsky qui la dirigea à Philhadelphie. Michail Jurowski relève le défi d’une intégrale superbe qu’il accompagne de diverses suites orchestrales au lyrisme plus facile et de quelques morceaux isolés. L’excellent Ulf Wallin ressuscite le vaste, austère et ambitieux concerto pour violon et orchestre (1929) mais aussi la tendre romance, la sonate encore marquée par l’influence de Grieg (1887, l’auteur avait juste vingt ans), et quelques petites pièces de genre. Pour son exhaustivité et sa générosité comme pour la qualité des interprètes, cet album est indispensable à qui veut découvrir une figure majeure du post-romantisme suédois plus exubérante que l’austère Stenhammar, son grand contemporain. (Richard Wander)

Dans la constellation des compositeurs scandinaves, la place de Wilhem Peterson-Berger, compositeur suédois (1867-1942), reste encore marginale voire sous-estimée. Ce coffret très documenté que l’on doit au chef d’orchestre Michail Jurowski à la tête de deux phalanges répare une injustice discographique. Il nous permet de découvrir dans un excellent enregistrement sonore l’intégrale de ses cinq symphonies, ses deux œuvres pour violon et orchestre et une sélection de ses plus beaux poèmes symphoniques. Certes, tout n’est pas d’égal intérêt dans ce vaste travail de réhabilitation mais de belles créations dominent à commencer par le corpus symphonique où se cachent quelques véritables pépites. Telle cette quatrième symphonie « Holmia » aux accents bucoliques et mélodieux ; sa construction ne manque d’ailleurs pas de singularité ; en effet son scherzo est inclus dans le mouvement lent. Les couleurs orchestrales imaginées par Peterson-Berger qui s’appuie souvent sur des inspirations folkloriques sont soulignées dans sa cinquième symphonie « Solitudo ». La parenté avec Karl Goldmark traverse cette dernière composition au final particulièrement entraînant. L’intérêt ne faiblit pas avec les œuvres pour violon qui elles aussi viennent puiser dans le patrimoine musical national. Le concerto pour violon comme la romance se nourrissent de cadences rhapsodiques et virtuoses ancrées dans la tradition. Pour ceux qui ne parviendraient pas à satiété de ce festin musical, il reste encore bien d’autres tentations, à commencer par les deux suites symphoniques aux parfums exquis. Si la nouveauté musicale vous attire, il est grand temps d’emprunter les chemins de traverse. (Jacques Potard)

The name of the composer Wilhelm Peterson-Berger (1867-1942) is familiar to every Swede. Often enough, however, knowledge about him is limited to the facts that he wrote idyllic piano miniatures and folk-influenced songs and was an extremely feared music critic. Yet his true ability is revealed in his great works - especially in the five symphonies. The music of the Suite op. 15 for violin and piano is a genuinely Swedish piece and more folkloristic than the violin sonata, which is reminiscent of Grieg. The composer had become more individual and self-confident and had developed a deeper feeling for idyllic lyricism. Surprises worth listening to - interpreted with commitment and beautiful tone by Wallin and Derwinger.