Mieczyslaw Weinberg (1919-1996)
Symphonie n° 2, op. 30
Symphonie de chambre n° 2, op. 147

Umea Symphony Orchestra
Thord Svedlund, direction

Le temps de la réhabilitation de Mieczyslaw Weinberg (1919-1996), ce contemporain et ami de Chostakovitch longtemps resté dans son ombre, semble venu, à en juger par le rythme accéléré de nouvelles parutions. Il reste encore beaucoup à découvrir de cet auteur si prolifique (22 symphonies !). Après un volume consacré aux tardives symphonies de chambre 1 et 4, on retrouve la phalange suédoise d’Umea qui met en parallèle la 2ème symphonie de l’immédiat après-guerre (1945/46) et la 2ème symphonie de chambre de 1987. Les deux œuvres sont destinées à un orchestre à cordes (avec des timbales pour la seconde), Weinberg ayant coutume d’alterner dans son corpus symphonique les grands effectifs et les formations de chambre. La 2ème symphonie est écrite très rapidement, en trois mouvements. Sans qu’elle repose sur un quelconque programme, on peut y déceler une forme de pessimisme dans les thèmes et les tournures mélodiques qu’on croit parfois empruntés à Bartok. Elle ne sera créée à Moscou qu’en décembre 1964. On n’a pas l’impression que quarante ans séparent la 2ème symphonie… et la 2ème symphonie « de chambre ». Même classicisme de la forme et des thèmes. A l’instar d’un Chostakovitch, mais le génie en moins, Weinberg raréfie le matériau, passant d’un « allegro molto » souligné par les timbales, à un deuxième mouvement onirique et concluant son opus par un « andante sostenuto » qui se dissout dans le silence jusqu’au coup de timbales final. (Jean-Pierre Rousseau)