Mieczyslaw Weinberg (1919-1996)
Sérénade pour orchestre, op. 47 n° 4
Quatuor à cordes n° 7 en do majeur, op. 59
Quatuor à cordes n° 8 en do mineur, op. 66
Sinfonietta n° 2, op. 74

Borodin Quartet
USSR State Radio Orchestra
Alexander Gauk, direction
Moscow Chamber Orchestra
Rudolf Barshai, direction

Alors que Weinberg devait partir pour les Etats-Unis, l’Allemagne envahit la Pologne. Il se réfugia en URSS. Il fut soutenu et protégé par des compositeurs russes. Oïstrakh, Kogan, Gilels et la plupart des compositeurs d’avant-garde reconnurent son génie. Il devint l’ami de Chostakovitch. Victime de la répression antisémite de Staline, il fut arrêté en 1953 et sauvé in extremis... par la mort de Staline. Auteur de 26 symphonies, d’une dizaine d’opéras et ballets, de 19 quatuors... Weinberg oublia sa propre existence dans la musique. Celle-ci est déroutante de sobriété, de tensions, d’humour et de fausses naïvetés. Les hommages à Chostakovitch ainsi qu’à Prokofiev sont omniprésents. Dirigée avec un rythme enivrant par le génial Gauk, la Sérénade (1952) parait pour la première fois en CD. Les folklores recréés furent "imposés" par la censure soviétique. La Sinfonietta n° 2 (1960) dirigée par Barshaï, son dédicataire, ne cache pas les influences de Chostakovitch. La vivacité de l’écriture tranchante contraste avec l’infinie douceur et tristesse du finale. La musique en dit bien davantage que de longs discours. Les deux quatuors (1957 et 1959) sont d’une expressivité qui puise sa source chez Beethoven pour la forme, Chostakovitch et la musique klezmer pour le contenu. Etirements des sons, pas de danses esquissés, cris à peine voilés… Les Borodine demeurent les maîtres de ces pages bouleversantes. (Jean Dandrésy)