Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate "O Ewigkeit, du Donnerwort", BWV 60
Cantate "Nun komm, der Heiden Heiland", BWV 61
Cantate "Christen, ätzet diesen Tag", BWV 63
Cantate "Waxhet! Betet! Wachet!", BWV 70.2
Cantate "Es reißet euch ein schrecklich Ende", BWV 90
Cantate "Höchsterwünschtes Freudenfest", BWV 190.2

Miriam Feuersinger, soprano
Catalina Bertucci, soprano
Marie Henriette Reinhold, alto
Benedikt Kristjansson, ténor
Patrick Grahl, ténor
Julian Habermann, ténor
Tobias Berndt, basse
Gächinger Cantorey
Hans-Chistoph Rademann, direction

Rademann et ses belles troupes poursuivent leur parcours du premier cycle de cantates que Bach composa pour Leipzig, qu’ils donnent 300 ans jour pour jour après la date des premières exécutions. Ce cinquième volume aborde celles dont l’exécution dépend de la date de Pâques dans le calendrier profane : plus Pâques est tôt, plus il y a de semaines entre la Trinité et l’Avent (BWV 60, 90, 70/2 appartiennent respectivement aux 24ème, 25ème et 26èmes semaine, pas de 27ème en 1723). Pour compléter le volume, la première cantate de l’Avent (BWV 61), la première de Noël (BWV 63) et celle pour l’inauguration de l’orgue de Störmthal (BWV 194/2). Cette dernière tranche par sa coupe profane « à la française » : ouverture, pastorale, gavotte, gigue, menuet. A part cela, tout a déjà été dit par mes confrères lors des quatre premières parutions. Rademann et la Gaechinger Cantorey ne sont pas Gardiner et le Monteverdi Choir : là où les seconds éclaboussaient leur « Millenium Pilgrimage » d’enthousiasme et de joie dans une perspective festive, les premiers œuvrent dans la retenue fervente et humaine, presque avec humilité. C’est remarquablement bien fait, très beau, parfois un peu terne peut-être : « middle of the road ». Mais dans BWV 194/2 on retrouve le soprano limpide, éloquent et animé de Miriam Feuersinger : un plaisir en soi, même si cette présence presque palpable (faut-il écrire « charnelle » ?) tend à faire un peu pâlir ses acolytes. Et bravo aussi au trompettiste de BWV 70/2 qui se tire avec les honneurs de sa difficile partie. (Olivier Eterradossi)