Claude Debussy (1862-1918)
Trio pour piano en sol majeur

Maurice Ravel (1875-1937)
Trio pour piano en la mineur

Jean Françaix (1912-1997)
Trio pour piano

Lili Boulanger (1893-1918)
"D'un matin de printemps"

Trio Gaon

Jehye Lee, violon
Samuel Lutzker, violoncelle
Tae-Hyung Kim, piano

Voilà un album à la musicalité particulièrement plaisante ! On y apprécie d’abord l’unique Trio (1880) d’un jeune Debussy de dix-huit ans. Si le style debussyste y est encore en devenir, son esthétique se situant davantage dans un post-romantisme entre Schumann et Franck, on se délecte du charme et de la fraicheur qui en émanent, d’un raffinement exquis, d’une légèreté et d’une clarté délicates caractérisant des qualités compositionnelles éloquentes. L’également unique Trio (1914) de Ravel est au contraire une œuvre de maturité. Entre travail sur la mesure, le rythme, le traitement thématique, la stylisation de la musique basque et de la danse baroque, la référence à la poésie malaise, le jeu sur les contrastes, son inspiration stimulante et l’exigence de son discours en font une référence dans le genre. Autre unique trio de son auteur, celui de Françaix (1986) est ancré dans une tradition néo-classique au style guilleret coloré de rythmes dansants et d’une vitalité rafraichissante contrebalancée par la douceur chantante du mouvement lent. Composé à la fin de sa courte vie, “D’un matin de printemps” (1917) de Lili Boulanger exprime le renouveau printanier dans toute sa splendeur, entre force, légèreté, réjouissance et fragilité de l’instant au sein d’une œuvre captivante. L'interprétation sensible et enthousiaste du Trio Gaon ne rend ces œuvres que plus appréciables. (Laurent Mineau)