Carl Maria von Weber (1786-1826)
Sonate pour piano n° 1 en ut majeur, op. 24
Sonate pour piano n° 2 en la bémol majeur, op. 39
Sonate pour piano n° 3 en ré mineur, op. 49
Sonate pour piano n° 4 en mi mineur, op. 70

Elzbieta Tyszecka, piano

Attention, les mélomanes qui les ont entendues par (dans l’ordre) Arrau, Guilels, Richter et Fleischer risquent de ne pas reconnaître les quatre étonnantes et redoutables « grandes sonates » romantiques de Weber sous les doigts d’E .Tyszecka. L’Allegro de l’op.24 m’a immédiatement paru bien long… 14 minutes là où d’habitude on est parti pour 8 ou 9… Et le célèbre Presto « perpetuum mobile » a confirmé mes craintes : 7 minutes contre les 3 et demi d’Arrau (qui exagère peut-être, lui, a contrario). L’op.49 souffre du même mal : 40 minutes contre les 25 d’un Richter pourtant en public ! Les op.39 et 70 sont eux un peu plus proches de la tradition. Côté technique c’est aussi déroutant : malgré la lenteur générale des traits sont bousculés, quelques accords, rythmes et enrobages de pédale sont approximatifs, les nuances sont à peine marquées et la dynamique très resserrée. Gommées aussi nombre d’indications de climat (« passionato », « leggermente », « con gusto »…). La merveilleuse vocalité des thèmes y perd beaucoup (pourtant... Weber !), l’articulation du discours aussi. Est-ce une volonté de « calmer le jeu », ou encore une sorte de « déconstruction » ? Je crois plutôt à un raté mais je peux me tromper : à chacun de se forger un avis. (Olivier Eterradossi)

Carl Maria Weber’s rich creative output is represented by operas, orchestral works, pieces dedicated to an instrument solo and orchestras, chamber works and piano pieces. Despite being musically, literarily and artistically gifted, he was first and foremost a man of theatre. He is considered to be the creator of German national opera. Weber was a renowned and appreciated pianist – and through a number of piano works including various sets of variations and rondos, he maintained the ‘brilliant’ style, while at the same time heavily enriching it. Amongst his piano pieces, the four piano sonatas deserve special attention: Grande Sonate in C major no. 1 op. 24, Grande Sonate in A flat major no. 2 op. 39, Grande Sonate in D minor no. 3 op. 49 (called Demonic), Sonate in E minor no. 4 op. 70. They were composed between 1812–1816 and remain under the clear influence of Beethoven’s sonatas. Weber’s sonatas are all romantic works, preceding those of Chopin, Schubert, Mendelssohn, Schumann and Liszt...