Carl Maria von Weber (1786-1826)
Der Freischütz, opéra en 3 actes

Mauro Peter, ténor (Max)
Nikola Hillebrand, soprano (Agathe)
Christof Fischesser, basse (Kaspar)
Katharina Ruckgaber, soprano (Ännchen)
Moritz von Treuenfels, acteur (Samiel)
Liviu Hollender, baryton (Ottokar)
Franz Hawlata, basse (Kuno)
Andreas Wolf, baryton-basse (Un ermite)
Maximilian Krummen, baryton (Kilian)
Theresa Gauss, soprano (une demoiselle d'honneur)
Sarah Kling, soprano (Une demoiselle d'honneur)
Bregenzer Festspielchor
Prague Philharmoniker Choir
Wiener Symphoniker
Enrique Mazzola, direction
Philipp Stölzl, mise en scène

Une nouvelle version du "Freischütz" éveille toujours l'intérêt. Trop peu représenté en France, sans doute en raison de la place réservée aux dialogues et de son caractère spécifiquement germanique, cet opéra a une importance capitale dans l'évolution esthétique et spirituelle du genre entre Mozart et Wagner. Il faut retenir le nom du metteur en scène Philip Stözl, digne représentant de ce que la mise en scène contemporaine produit de pire : la laideur d'abord, un cadre post-apocalyptique qui jure avec le cadre splendide de Bregenz, il fallait y penser. La prétention ensuite, qui vient dénaturer l'oeuvre : la fin est modifiée et placée au début en guise de prologue - il ne faudrait surtout pas que l'ouverture, devenue par sa perfection formelle une pièce de concert à part entière, donne à la musique la prééminence sur les "idées" du metteur en scène. Samiel est transformé en diablotin ridicule qui cabotine jusqu'à l'insupportable. La scène de la gorge aux loups, digne de Roger Corman, restera dans les annales du grotesque. Et à propos, metteur en scène, l'élément de cet opéra est le feu, pas l'eau. Même au bord d'un lac. Pauvres solistes qui pataugent, quand ils ne finissent pas complètement trempés. Mauro Peter, tenor lyrique monté en graine assume vaillamment une tessiture à la limite de ses moyens actuels. Nikala Hillebrand, timbre beurre et miel, phrase, allie élégance du phrasé et force dramatique à mi-chemin entre Leonore de Fidelio et le rêve d'Elsa. Le Kaspar de Christof Fischesser, voix abyssale, est une concentré de brutalité. En Kuno, le vétéran Franz Hawlata compense par sa prestance ce qui lui manque désormais de timbre et de longueur de souffle. Enrique Mazzola dirige en professionnel aguerri des Wiener Symphoniker dans leur coeur de répertoire, mais sans le génie d'un Carlos Kleiber. Une sélection audio des principales scènes aurait suffit. (Olivier Gutierrez)

“Bull’s eye,” Carl Maria von Weber triumphantly wrote to his librettist Friedrich Kind after the enthusiastically received world premiere of Der Freischütz in 1821 in Berlin. With its emotional and gripping music, it soon became the epitome of German Romantic opera. As one of the most popular operas in the German-speaking world, Der Freischütz has now been staged on the Seebühne for the first time under the lead of director and stage designer Philipp Stölzl and conductor-in-residence Enrique Mazzola. The two teamed up again in Bregenz following their phenomenal success with Verdi’s Rigoletto. “The staging is overwhelming” (Süddeutsche Zeitung). “A small theatre miracle is taking place in Bregenz” (Der Tagesspiegel).