Richard Wagner (1813-1883)
Tristan und Isolde, opéra en 3 actes

Peter Seiffert, ténor (Tristan)
Nina Stemme, soprano (Isolde)
Stephen Milling, basse (Roi Marke)
Jochen Schmeckenbecher, baryton (Kurwenal)
Janina Baechle, mezzo-soprano (Brangäne)
Eijiro Kai, basse (Melot)
Carlos Osuna, ténor (un berger)
Marcus Pelz, baryton-basse (un timonier)
Jinxu Xiahou, ténor (un marin)
Chor der Wiener Staatsoper
Bühneorchester der Wiener Staatsoper
Orchester der Wiener Staatsoper
Franz Welser-Möst, direction

Tiré à part utile du coffret consacré par Orfeo au Cent-cinquantième anniversaire du Wiener Staatsoper, ce Tristan que j’avais déjà loué dans ses colonnes documente Nina Stemme dans son rôle phare et au sommet de son art, transfigurée par la scène. Quelle Isolde mi sorcière mi amante, avec dans l’épaississement du timbre un mystère supplémentaire. Elle ne fait qu’une bouchée des embuches que lui dresse Wagner, aigus encore de jeune femme, mais mots déjà teintés d’amertume. Le portrait psychologique, par delà les splendeurs du chant, impose un personnage, affirmant qu’elle est simplement la plus grande Isolde depuis le temps héroïque des Flagstad, Varnay et autre Nilsson. Face à elle, Peter Seiffert renouvelle son Tristan parfait, stylé, héroïque et tendre, sans que la voix ne se soit irrémédiablement ternie malgré les années, quelle probité du chant ! Magnifique la Brangäne de Janina Baechle, claire de timbre (il ne lui manquerait pour tenter aborder Isolde que les notes du Mild und Leise, un jour peut-être….), mais si ardente dans les échanges avec sa maitresse. Bravo au Kurweneal compatissant de Jochen Schmeckenbecher, et aux silhouettes ténors. Et Marke ? Stephen Milling, abonnés à Hunding et autres rustres raffine son chant, anobli la ligne, plus paternel que souverain. Franz Welser-Möst les enveloppe tous de son orchestre cursif, hélas un rien sacrifié par la prise de son, seul bémol d’une soirée historique. (Discphilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Les grands soirs de l’Opéra d’Etat de Vienne. Un Tristan et Isolde réunissant les deux meilleurs titulaires du moment. Nina Stemme, torche vive, fascine par son endurance, la solidité de son émission, l’ampleur et la majesté d’une voix qui dans sa maturité conserve toutes ses ressources de timbre, malgré une scène finale qui la trouve parfois à court de souffle. Au duo du II, Peter Seiffert phrase son Tristan comme du bel canto, ainsi que le compositeur le souhaitait, avec une mezza-voce que bien des tenors wagneriens actuels devraient lui envier. La lourdeur des rôles qu’il fréquente depuis plusieurs décennies a laissé des traces. L’usure est perceptible dans le délire du III. Derrière la fatigue, la vaillance est intacte, et ce suprême artiste sait transformer ses points faibles en forces, tout comme Martha Mödl en Isolde bayreuthienne face à Karajan en 1952. Stephen Milling compose un Roi Marc bouleversant de noblesse et d’humanité. Jochen Schmeckenbecher fait ce qu’il peut (et c’est déjà remarquable) de la crucifiante tessiture de Kurwenal. Janina Baechle déçoit dans des appels de Brangäne bien prosaïques. Franz Welser Möst déploie les sortilèges sonores des Philharmoniker dans une interprétation résolument chambriste. Une très belle version, un peu tard pour Peter Seiffert, pour Nina Stemme donc, encore et toujours. (Olivier Gutierrez)

Although the premiere of Wagner’s Tristan und Isolde on 10 June 1865 took place not at the Vienna State Opera but at Munich’s Court Theatre, it has subsequently been performed more than 400 times at Vienna’s House on the Ring since its first performance there in 1883. This live recording from June 2013 under the baton of Franz Welser-Möst features Nina Stemme as Isolde (making her debut in the role at the Vienna State Opera), Peter Seiffert as Tristan (who was honoured with the title Kammersänger of the Vienna State Opera the same month the recording was made), Jochen Schmeckenbecher as Kurwenal, Stephen Milling as König Marke and Janina Baechle as Brangäne. The 3-CD set was first released in 2019 (and quickly sold out) as part of the 150 Years of the Wiener Staastoper – The Anniversary Edition (C980120)