Ceint d'un bandeau signant une apparence raffinée, ce digipack se présente en série limitée à 600 exemplaires. Laurens de Man nous y propose une galerie de transcriptions historiques tirées de l'univers wagnérien, principalement ses opéras (Parsifal, Meistersinger, Tannhäuser) mais aussi la charmante "Siegfried Idyll". Les amateurs de spectacle l’auraient-ils plutôt troquée contre la Marche funèbre du "Götterdämmerung", les fougueux embruns de l’Ouverture du "Fliegende Holländer", ou la tonitruante "Walkürenritt", toutes sous la plume du même Edwin Lemare ? L’anthologie réussit toutefois à varier sa palette expressive, exposée avec flamme dans le Prélude des "Maitres-Chanteurs" : notons qu'un enregistrement alternatif en est disponible sur le website de l'interprète, permettant de confronter deux instruments des Pays-Bas qui partagent ce récital entre la Gertrudiskerk de Bergen-op-Zoom et l'Elandstraatkerk de La Haye. Restaurés en 2011, d'esthétique romantique, chacun d’une quarantaine de jeux sur trois claviers et pédalier. On devine que leur physionomie sonore guida la répartition des œuvres : pages poétiques et méditatives s’exhalent de la haute tribune et de la suave respiration électro-pneumatique du Franssen ; marches, processions réclamant mouvement et précision s’engrènent sur la traction mécanique du Ibach, dans une acoustique plus ajustée. Les choix de registration comblent sauf peut-être, dans le Vorspiel de "Tristan", après la mesure 17, cette voix chevrotante (1’51-2’34) censée traduire le thème du Regard, chanté aux violoncelles dans la partition d’orchestre. Après Harald Feller, Erwin Horn, Christoph Kuhlmann, Markus Lehnert, les trois albums d’Hansjörg Albrecht (Oehms) et quelques autres confrères (Giulio Mercati, Jonathan Vaughn, Massimo Gabba), le jeune organiste néerlandais rejoint le meilleur de la discographie. On salue ses intenses conceptions, incarnées dans d’activistes phrasés : le souffle narratif emporte l’adhésion et transporte avec émotion, s’adjoignant quelques heureuses initiatives, ainsi le carillon à l’unisson de l’ostinato escortant les chevaliers du Graal. Les audiophiles captations convainquent encore que nous tenons là une parution majeure consacrée à l’imaginaire du génial dramaturge allemand, dignement acclimaté aux tuyaux. (Christophe Steyne) Although Wagner didn’t compose organ music himself, it is not difficult to imagine his colorful orchestrations transcribed for the organ. To enrich an overly ecclesiastic organ repertoire, 19th-century composers such as the legendary organist Edwin Lemare, Sigfrid Karg-Elert, and Franz Liszt created organ transcriptions of beloved Wagner operas like Die Meistersinger von Nürnberg,Tristan und Isolde, and Tannhäuser. With their intricate layering and dramatic counterpoints, these operas proved a perfect match for the splendor of the Romantic organ. The resulting works not only allowed audiences to experience Wagner's music in the contemplative spaces of the church but also highlighted the organ's expressive power and grandeur. Each piece on this new album by Nederlandse Muziekprijs winner Laurens de Man reveals the organ's capacity to convey Wagner's rich, polyphonic textures and profound emotional depth. This album is available in a hand-numbered limited edition of 600 copies.
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