 A l’écoute de ce CD, la boutade de Stravinski selon laquelle Vivaldi aurait « écrit 500 fois le même concerto » paraît bien injuste. En effet, l’ensemble de ces concertos est d’une grande variété, et les deux présentés dans ce recueil en sont une illustration. Tout d’abord, par l’évolution de l’instrumentarium : Vivaldi fixe la forme du concerto pour plus de deux siècles, du concerto grosso à la manière de Corelli au concerto pour soliste qu’adopteront classiques et romantiques, en passant par le concertino « per molti strumenti » dont deux figurent dans cet album . Par la variété des motifs mélodiques aussi, que Vivaldi préfère au développement contrapuntique. Le concerto RV 541 en ré mineur pour violon, orgue, cordes, où la basse continue est confiée au clavecin, adopte déjà la structure en trois mouvements qui allait s’imposer : Allegro-Grave-Allegro. Ce qui n’est pas le cas du concerto RV 578, en sol mineur, pour deux violons, violoncelle, cordes, N°2 de l’ opus 3, l’Estro Armonico, recueil qui allait faire la célébrité de Vivaldi dans toute l’Europe. Celui-ci est en quatre morceaux : Adagio e spiccato-Allegro-Larghetto-Allegro. Avec ces deux concertos, le Pandolfis Consort Wien est fidèle à sa vocation : Porter à une large audience des œuvres rarement jouées. Les deux morceaux de musique sacrée interprétés par le grand contre-ténor grec Nicholas Spanos figurent au contraire parmi les plus connus de ce répertoire. Le Nisi Dominus, sur le texte du psaume 126-127 attribué à Salomon, un « psaume des montées », affirme la vanité des œuvres humaines devant la puissance de Dieu, et, dans la tradition chrétienne, la foi et la croyance au mystère chrétien. Il s’agit d’une psalmodie sur fond d’instruments à cordes. La musique en est d’abord énergique, et ralentit ensuite, évoquant le sommeil et le rêve. Le Stabat Mater (RV 621) est une des œuvres les plus connues de Vivaldi. Contemplative, mélancolique, elle évoque les douleurs de la mère de Jésus devant l’agonie de son fils sur la croix. La voix douce et tendre de Nicholas Spanos sait trouver les justes accents pour nous émouvoir. (Marc Galand)  Vivaldi, one of the most-performed composers these days, had lain dormant for nearly two centuries; his works were considered lost. All that changed when a stash of manuscripts was found in the library of a monastery in Piedmont/Italy. Vivaldi’s style is so unmistakable, that we can tell his authorship after just a few bars of music. We’re more likely to mix up phrases from differing works of his than we are to mistake any of his music for that of a contemporary composer. Vivaldi took the text from Psalm 126, which belongs to the Pilgrim Songs in the Book of Psalms and are meant to prepare believers for their meeting with God. The text which is ascribed to King Solomon speaks of the greatness of God without which all human toil remains fruitless. With its contemplative, touching, even glum sound “Stabat Mater” (RV 621) is one of the most popular works by Vivaldi. The first four tercets portray the Sorrowful Mother. The next four contemplate suffering as such. With the ninth tercet we arrive at the apex, the music thus calls to mind the image of Christ suffering from the lashes. Only the last stanza, set in a pastoral 12/8 rhythm, and a long Amen brings us any consolation.

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