Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Sonate pour violon n° 3 en mi majeur, BWV 1016

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour violon n° 10 en sol majeur, op. 96

Ernö von Dohnányi (1877-1960)
Sonate pour violon en do dièse mineur, op. 21

Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour violon en la majeur, D 574

Maurice Ravel (1875-1937)
Pièce en forme de Habanera

Albert Spalding, violon
Ernö von Dohnányi, piano
Anthony Kooiker, piano

Seule la sonate de Beethoven pour violon n° 10 est déjà parue. Ces bandes qui datent du début des années cinquante proviennent de récitals captés pour la radio de l’Université de l’État de Floride. Un étudiant de Dohnanyi, Edward Kilenyi garda les bandes qu’il remit aux archives du Maryland. Pour ce qui concerne les deux témoignages (Schubert et Ravel) avec le pianiste Kooiker, il s’agit de gravures en studio probablement pour le label Remington et jamais publiées. Spalding et Dohnanyi furent des enseignants et collègues à l’université. Ils forment un duo intéressant dans la Sonate n° 3 de Bach (BWV 1016) avec un style certes passé de mode, mais avec beaucoup de clarté et sans les tics d’interprétation encore néoromantiques. Dans Beethoven, les risques sont plus grands, Dohnanyi n’ayant pas un jeu des plus précis. Dohnanyi interprétant sa propre sonate pour violon et piano offre une lecture d’une grande tendresse, au parfum doucement romantique, presque fauréen. Sans véritable enjeu, cette version des deux interprètes ne peut prétendre se hisser au niveau des gravures studio de l’époque et des grands labels. Beaucoup plus intéressante est l’interprétation de la Sonate pour violon en la majeur D 574 de Schubert. Très belle sonorité du violon, piano en retrait avec un chant intense. Tzigane de Ravel est d’une finesse tout aussi subtile, aux couleurs irisées. Le piano est hélas bien trop en retrait. Un disque de pure archive. (Jean Dandrésy)