 Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, l’image est bien ancrée, les Amadeus furent le quatuor des répertoires germaniques classiques et romantiques et basta. Une légende qui s’effrite déjà lorsque l’on sait que Britten composa à leur intention, son 2e Quatuor présent ici l’atteste bien avant sa gravure pour Decca, et qui s’effondre totalement avec la publication de ce double album réunissant des enregistrements réalisés par Norbert Brainin et ses collègues pour le RIAS de Berlin. Période années cinquante, objet le quatuor contemporain du 4e de Bartok au 2e de Britten. Et un étonnement : la vigueur du style, l’âpreté du discours, la puissance du geste les montre aussi aventureux, aussi précis que ne l’était alors la première formation des Juilliard. Sommet, les deux quatuors de Bartok (4 et 6), nocturnes angoissés que les Amadeus expurgent de tout hungarisme pour les jouer aussi nets que possible – voyez comme sonne la Burletta du 6e. C’est d’ailleurs le souci principal des quatre archets, au point de parfois se limiter à une lecture, comme pour le 2e Quatuor de Tippett. Mais impossible de ne pas les suivre, fasciné par l’implacable rebours qu’ils effectuent en regard de leur style habituel. Album décoiffant, dérangeant, qui ouvre une porte inconnue dans l’histoire d’une formation légendaire (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Le Quatuor Amadeus fut ainsi nommé en raison de l’amour de Mozart témoigné par trois musiciens viennois et un violoncelliste anglais, Martin Lovett. Ils donnèrent leur premier concert en 1948 et l’ensemble fut dissous en 1987 après la disparition de Peter Schidlof, altiste du groupe. D’une longévité exceptionnelle de 40 ans, le Quatuor Amadeus fait partie de ces formations rarissimes n’ayant subi aucune modification de leur composition durant toute leur activité. Il n’est pas courant d’entendre le Quatuor Amadeus dans le répertoire de la musique moderne, cet ensemble nous ayant surtout habitué aux admirables beautés des grands classiques et romantiques tels que Haydn, Beethoven, Schubert, Brahms… Aussi accueillons avec gratitude ce double CD Audite regroupant quelques bandes radio de la RIAS qui nous restituent un Quatuor Amadeus parfaitement inspiré et très à l’aise dans des pages du XXe siècle. À l’audition du beau Quatuor à cordes n°2 en ut majeur, op. 36 de Britten, inspiré de pièces de Purcell que l’on retrouve par ailleurs ici, nous comprenons pourquoi le célèbre musicien anglais a dédié aux Amadeus son Quatuor à cordes n°3, op. 94. Aux côtés de Bartók, il est également réjouissant d’entendre les œuvres moins connues de Michael Tippett et Mátyás Seiber dans de si remarquables interprétations. (Michel Tibbaut)  Volume IV in the series The RIAS Amadeus Quartet Recordings presents the ensemble with twentieth century Hungarian and English works. The Baroque composer Henry Purcell is also represented – as a reference point for Benjamin Britten’s Second String Quartet. This edition substantially broadens the view of the Amadeus Quartet and demonstrates the inquisitiveness and assuredness with which Norbert Brainin and his three colleagues explored the music of their contemporaries. Prompts to follow this path came from fellow musicians and colleagues at London’s Morley College. Under the direction of Michael Tippett, a group of young composers, including Mátyás Seiber and Peter Racine Fricker, wrote their new string quartets for the Amadeus Quartet. Apart from Michael Tippett, it was first and foremost Benjamin Britten who, around 1950, established his reputation as Britain’s most renowned composer. His Second String Quartet was conceived as a reminiscence of Henry Purcell, a progenitor of English music, for the 250th anniversary of his death. Two of Purcell’s string fantasias and a chaconne, on which Britten had based his work, have therefore been included in this edition. They are released for the first time in the Amadeus Quartet’s interpretation. The Hungarian composer Mátyás Seiber – who, like the members of the Amadeus Quartet, had to emigrate to Britain after the Nazis had seized power in Germany – wrote his Quartetto lirico in the spirit of the Viennese School, particularly that of Alban Berg. He also championed the string quartets of his fellow countryman Béla Bartók, whose Fourth and Sixth Quartets are also available for the first time as performances by the Amadeus Quartet. The audite series The RIAS Amadeus Quartet Recordings, scheduled to include six volumes, exclusively presents performances released for the first time on CD.

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