 Énigme musicologique : se peut-il que le génie polymorphe de Telemann puisse expliquer au moins en partie les doutes sur la paternité des œuvres réunies ici, ainsi que les divergences d'appréciation formulées par critiques et experts ? La notice inventorie les arguments contradictoires sans vraiment dégager un avis tranché. Deux des œuvres ressortissent d'un genre très pratiqué par Telemann : la suite, souvent dénommée «suite-ouverture » (l'ouverture n'en constituant à proprement parler que le Ier mouvement) , et parfois même « concerto », puisque cette forme met en valeur un instrument soliste. La multiplicité (ou la rareté) des sources, le caractère anonyme du manuscrit unique de la TWV 55 A4, la désignation en italien de ses mouvements alors qu'il s'agit à l'évidence d'une suite française (les termes italiens étant, en outre, en partie inadéquats), le déséquilibre flagrant, en terme de durée, entre les mouvements de la TV 55 A 8 (dont certains ont été qualifiés de « simplistes », l'œuvre elle-même étant considérée comme faible et peu inventive par un spécialiste alors qu'un autre y voyait un chef-d'œuvre) constituent autant d'éléments incitant au scepticisme, alors que le style de mouvements même très brefs (par exemple le Passepied) renvoie à des traits propres à Telemann (goût pour les rythmes, les sonorités et le caractère populaire des danses polonaises), comme aussi la densité, la science de la construction et du contrepoint dont témoigne la longue ouverture de la suite 55-A 8. Si ces œuvres ne sont pas parmi les plus abouties, elles n'en comportent pas moins des beautés servies par une interprétation engagée, énergique, tout en finesse, rendant magnifiquement les contrastes et le feuilletage des mouvements les plus dignes d'intérêt. (Bertrand Abraham)  Each of the three violin concertos by Telemann on the seventh volume (but not the last!) of our complete series merits separate consideration in view of its singular musical character and special transmission history. In two cases stylistic descriptions and evaluations are bound up with the question of the authenticity of these compositions. This applies to the Overture Suites TWV 55:A8 and TWV 55:A4. Our expert booklet author Dr. Wolfgang Hirschmann regards the attribution of the first suite to Telemann as entirely justified, even though it perhaps involves a rather early example of this composer’s concerts en ouverture. The interpretation of this work by the Wallfisch Band is a multifaceted and just as virtuosic rendering that makes a compelling case for this fine one-of-a-kind piece situated between the concerto and suite genres – a work that absolutely has to be included in a complete recording! Although the second overture suite really should be assigned to the ranks of the anonymous, Adolf Hoffmann categorically labeled it as a piece by Telemann in his dissertation on the orchestral suites (1969) and classified it as a »masterpiece« by this composer. The solo violin is highly effectively employed along with a finely developed feeling for tone-color effects, and the movements are ambitiously elaborated in length and form. No matter how plausible the case for Telemann’s authorship may be – these works enable us to participate in a fascinating journey back in time to European music culture around 1720.

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