Telemann Donner-Ode et autres cantates tardives Sells Lüthi - CPO555546 - CPO - Classique

La dernière période de création musicale de Telemann est dominée par la composition des deux grands oratorios "Der Tod Jesu" (1755) et "Der Tag des Gericht" (1762). Entre ces deux dates, Telemann compose ces quatre cantates inspirées de textes de littérateurs de l’époque : Ramler, Zachariae et Klopstopck. Convoquant moult cuivres et une timbale, "Dich ruhmen die welten" débute de façon plutôt martiale pour un air de prière, le récitatif suivant apportant une touche de désolation macabre (Gräber Grauen) bientôt consolée par une cavatine de l’alto où les Anges viennent rédimer les pécheurs ("Ein Angel reichet mir die Laute"). La "Donner-Ode" doit son titre au son des timbales et du cor évoquant le tonnerre dans l’épatant duo bégayant des basses. Hormis cette connotation négative, "Wie ist dein Name so gross" nous plonge au contraire dans la dévotion inébranlable du croyant, illustrée ici par des airs où mélodies et instrumentation s’appairent merveilleusement. On comprend qu’elle fut une des pages les plus célèbres du compositeur. Les deux cantates restantes, empreintes d’un même souci du texte et de l’expression purement musicale, offrent ce même cocktail de convention et d’innovation. Si le ductus de Meret Lüthi à la tête de son ensemble "Les Passions de l’âme" est irréprochable, les chanteurs du Nœud de Salomon sont de qualité variable. Reste un nouvel opus de l’édition Telemann engrangée et portée haut les cœurs depuis des années par les différents chefs et ensembles du label CPO. (Jérôme Angouillant)

In every composition he wrote, Telemann shows a skill which seems to be almost akin to science fiction – the mastery of time. His every waking moment was restlessly filled with productive activity, and yet the assembly line was alien to him. Even in his advanced years – he lived to be 86 – his wealth of inventiveness is surprising, as are his poignant melodies and picturesque instrumental colours. He produced successful works that go far beyond everyday pieces until the very end of his life. These include the so-called "Donner-Ode" and its "second part" (1756/60), where Telemann unleashes divine forces with a grand timpani roar; they also include treasures such as the tenor aria "O wie sich Dunkelheiten" from the cantata Dich rühmen Welten (1762), with which this wonderful album begins.