Avec des auteurs peu diffusés, cet enregistrement est un véritable condensé de la musique occidentale entre la fin du XIXème siècle et la Deuxième Guerre Mondiale. Vous découvrirez ou redécouvrirez des œuvres orchestrales passionnantes, mystérieuses et poétiques de Haas, Krasa, Schrecker et Martinu.  L'orchestre de chambre de Westphalie a enregistré huit œuvres pour orchestre de la première moitié du XXe siècle ; à côté de la grande star qu'est Bohuslav Martinu, dont la version orchestrée du sextuor à cordes est un des moments forts de ce disque, on trouve trois compositeurs qui, s'ils ne sont pas totalement inconnus, sont tout de même très rares aussi bien au disque qu'en concert. Honneur au plus ancien, Franz Schreker (1878-1934), que Schoenberg estimait entre tous, a connu la gloire avec ses opéras, osé le tournant moderniste, été effacé des programmes durant les années sombres, avant d'être relegué derrière les grands maîtres de son époque. On découvrira avec plaisir trois œuvres de relative jeunesse, très classiques dans leur composition, mais que l'on aurait bien tort de bouder pour autant ! Hans Krasa (1899-1944), praguois jusqu'au bout des ongles, partage avec Pavel Haas les mêmes dates de naissance et de mort, mais surtout une identité tchèque très présente dans sa musique. Martinu, enfin, orginaire comme Haas de Bohème-Moravie, fut sans doute le plus grand compositeur tchèque de son temps. Son sextuor (qui pour la petite histoire lui valut un prix et lui permit de s'acheter un piano !), dans la version qu'il a lui-même écrite pour orchestre à cordes, est d'une rare intensité et fait honneur au compositeur. Un petit bijou ! (Walter Appel)  Le Philharmonique de Chambre de la République Fédérale d’Allemagne nous offre ici des œuvres orchestrales de compositeurs du XXème siècle encore peu connus aujourd’hui, ces artistes qui virent leur vie changer à l’arrivée du régime nazi. Tous n’ont pas pu émigrer comme Schœnberg ou Martinu. La plupart d’entre eux fut conviée à rejoindre le camp de Terezin, un petit « paradis » avant l’enfer de l‘extermination à Auschwitz. Souvenirs bartokiens dans l’Etude pour orchestre à cordes de Haas, tournures mélodiques davantage postromantiques chez le jeune Schreker : cet album est comme un petit résumé de la musique occidentale entre la fin du XIXème siècle et la Deuxième Guerre Mondiale. (Pierre-Yves Lascar)
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