 Sous l'égide enseignante d'un Charles Villiers Stanford ou d'un Hubert Parry, ces trois compositeurs ont moins ouvert la porte au 20ème siècle qu'ils ont préféré mettre le pied pour maintenir entrebâillée celle du siècle précédent, par laquelle se glissaient encore un peu les notes crépusculaires du dieu Brahms de l'opus 115. A s'y méprendre en effet, ce dernier semble jouer les prolongations dès l'entrée de l'instrument solo dans le quintette de Somervell, lequel avait étudié en Allemagne, notamment avec Reinecke, avant de devenir un pilier de ce qu'on peut appeler une certaine école de Cambridge. Lui-même aurait appris la clarinette en autodidacte. Particularité de cette œuvre : elle en appelle à la fois à la clarinette en si bémol et en la. Avec Coleridge-Taylor, par ailleurs excellent violoniste, on sent que l'ombre tutélaire susdite, assez nettement revigorée, est déjà requinquée par la dynamisation nerveuse d'un Dvorak. Il a même composé ce quintette clair et net en pariant avec son professeur Stanford qu'on pouvait encore en dédier un à cet instrument tout en faisant oublier l'influence brahmsienne. Voire... Enfin, cet autre quintette, lui de Walthew, redécouvert dans une collection particulière, et dont il aurait été possible quand même d'en plager les trois mouvements sur ce disque, est d'une brièveté qui en atténue une certaine indifférence un peu lisse. En tout cas, le présent clarinettiste est parfait partout, fluide et lyrique, que soutient notre très fécond quatuor de Leipzig. Production allemande, désormais obstinément avec livret traduit en anglais mais pas en français, ex-grande langue européenne comme persiste à le murmurer un dernier mohican le soir au fond des bois. (Gilles-Daniel Percet) The Leipzig String Quartet, »Germany’s best quartet« (Gramophone), has gained renown as one of the most sought-after and most versatile ensembles of our times. Along with the successful clarinetist Stephan Siegenthaler, a prizewinner at various music competitions, the four outstanding quartet musicians are now presenting English clarinet quintets on cpo. Two composers born in Ireland, Charles Villiers Stanford (1852-1924) and his colleague Hubert Parry (1848-1918), exerted a considerable influence on the style of many English composers during the early years of the twentieth century and tirelessly transmitted their enthusiasm for the music of Johannes Brahms to their pupils. Thanks to their brilliance and energy as teachers, they left their mark on a whole generation of highly capable composition students, including Samuel Coleridge-Taylor, Richard Walthew, and Sir Arthur Somervell, whose refined, complex, and rhythmically spirited quintets are heard on this new release.
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