Frank Martin (1890-1974)
Sonate d'église pour flûte et orgue

Denis Bédard (1950-)
"Melodia", pour flûte et orgue

Augustin Franz Korpfreiter (1936-2003)
Quatre Pièces pour flûte et orgue

Jean Langlais (1907-1991)
Cinq Pièces pour flûte et orgue

Michael Conway Baker (1937-)
Elégie pour flûte et orgue

Daniel Roth (1942-)
"Aïn Karim", fantaisie pour flûte et orgue

Duo Les Brumes

Enea Luzzani, flûte
Tommaso Mazzoletti, orgue

Rapprochement curieux, déjà par la taille et l'encombrement, que le duo flûte et orgue sachant que l’orgue possède déjà en son sein une famille de jeux de flûte. Il se trouve que certains compositeurs ont composé pour ces deux instruments réunis. Parmi eux Franck Martin et sa "Sonata de Chiesa", extraordinaire partition de quinze minutes où la flûte chemine discrètement engoncée dans le somptueux écrin des timbres de l'orgue. Forme d'arche qui progresse pianissimo sans interruption, section après section (Andante, Recitativo, Allegretto alla Francese et Musetta) pour finalement revenir à son motif initial énoncé par l'orgue seul. Autre pièce de choix, "Aïm Karim" de l'organiste et compositeur Daniel Roth (du nom du lieu sacré Ein Kerem où Marie visita sa cousine Elizabeth) est une Fantaisie, kaléidoscope sonore ou la flûte et l’orgue dialoguent en alternance. Les Vier Stucke de l'autrichien Augustinus Franz Kropfeiter reposent sur la séquence grégorienne "Victimae Paschali laudes" révisé dans style néo-tonal quant aux cinq petites pièces de Jean Langlais elle font plutôt usage du style néo-modal. Deux pièces de compositeurs canadiens complètent le programme. L'Elégie de Michael Conway Baker d'un mélodisme assez suave privilégie l'aigu de la flûte quant à la "Melodia" de Denis Bédard elle porte bien son nom. Sur un fond d'orgue capiteux, la flûte joue ici le rôle de soliste. Pour ce projet, l'organiste Tomazzo Mazzoletti a choisi l'orgue Brondino Vegetti Bossi sis à Gland en Suisse. Un orgue moderne conçu dans la tradition franco-germano-italo-hélvétique qui offre de larges possibilités techniques adaptées à ce répertoire en duo. Le duo mixte "Les Brumes" est composé de Mazzoletti et de la flûtiste Enéa Luzzani. Une belle initiative. (Jérôme Angouillant)

A unique recital on record, for a hauntingly beautiful instrumental combination, featuring several first recordings. The duo of trumpet and organ is a well-established one, having attracted composers from the early Baroque period onwards. The combination of flute and organ, while requiring careful balancing so that the organ does not overwhelm the flute, is no less attractive in its way, and has drawn from composers a more varied palette of expression. This new album is made by a duo of Piedmontese musicians who have explored the riches of the flute-and-organ repertoire to come up with a balanced selection of pieces written by 20th- and 21st-century composers on both sides of the Atlantic. Duo Les Brumes begin with an undoubted masterpiece: the Sonata da Chiesa which the Swiss composer Frank Martin originally composed in 1939 for viola d'amore and organ. Because his Dutch wife Maria Boeke was an excellent flautist, he also produced a version for flute and organ in 1941. The sonata’s three sections enclose a sequence of gentle, neoclassical dance movements between two reflective slow movements. The album’s other substantial work is Ain Karim, a fantasia composed in 1995 by the Swiss organist-composer Daniel Roth. Aïn Karim is the name of the place near Jerusalem where Mary, mother of Jesus, is thought to have visited her cousin Elisabeth and spoken the words of the ‘Magnificat’. Daniel Roth has taken part of this text ('He puts down the mighty from their seat and exalts the humble and meek') to emphasise the contrast between the ‘small’ flute and the ‘monumental’ organ. In between, Duo Les Brumes present a gallery of vividly coloured miniatures: a suite of Four Pieces composed in 1962 by the Austrian composer Augustin Franz Kropfreiter (1936-2003), within the same kind of ‘modern neoclassical’ vein as Martin’s Sonata da Chiesa; then Five Pieces by Jean Langlais, more extrovert in character. Two Canadian composers are also represented with the radiant, soaring Melodia by Denis Bédard and the Elegy by Michael Conway Baker.