 Agréable sans être révolutionnaire, telle est notre découverte des "œuvres symphoniques complètes" du dénommé Mikalojus Konstantinas Ciurlionis, inconnu de notre bataillon nordique, compositeur lituanien de son état, décédé en 1911. Séduisant est le début de la première œuvre qui nous est proposée (Dans la forêt), belles cordes, beaux bois pour ce poème symphonique qui s'alourdit quelque peu au premier tutti orchestral. La Lithuanie s'ouvre à nous, belle et chatoyante, et nous offre des espaces sonores nouveaux. Sibelius est presque déjà présent, mais c'est moins "rude" et disons-le, plus romantique. L'orchestre défend fort bien cet univers sonore qui lui convient parfaitement. La mer, deuxième œuvre présentée sur ce disque, pas celle bien entendu de notre cher Claude de France, est plus vaste, plus longue ; même sous les vagues orchestrales de la haute mer, on y fait déjà moins de découvertes que dans sa "forêt", les thèmes sont plus conventionnels, mais séduisent par leur facilité auditive, dès la deuxième écoute. Le crescendo final s'apaise ensuite aux bois (belle flûte) ce doit être maintenant l'heure de la marée basse. Ceux qui aiment écouter et découvrir ...ce qu'ils n'ont jamais encore entendu y prendront plaisir certain, grâce au chef et à l'orchestre locaux, avec une prise de son également de belle qualité. La troisième et dernière pièce, Cantate De Profundis est plus courte, et, malgré l'apport d'une belle partie chorale, un peu moins convaincante. Post Brahmsienne ici, elle n'approche naturellement pas le génie du Requiem Allemand ni du Schicksalslied. Merci aux Archives musicales de Saint-Pétersbourg pour cette découverte balte. (Marc Champigny)

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