 On commence dans le charme avec un ensemble mélodieux, bien plus « chantant » qu’on ne l’attendrait d’une inspiration religieuse. Point lyrique, mais joli, frais, déroulé dans une tranquille sérénité où les voix mêlent leurs lignes, entrent et sortent sans qu’un instant de silence vous laisse respirer durant les sept minutes du Dixit Dominus, impitoyablement poursuivi à la fois pour les chanteurs et pour les auditeurs, jusqu’à l’amen… bienvenu. Mais toujours dans le charme d’une jubilation exaltée, déclinée en duos, trios, ensembles dont on ne distingue pas les structures au sein des volutes continuelles. Parfois, la verve s’assagit, pour les méditations attendues de l’Ave maris stella, en canon de voix graves poursuivi de chœurs : un ample bercement dont on ne voudrait et ne voudrait pas sortir. Puis, le Magnificat retrouve les cascades de a harmonisées pour les voix dialoguant avec légèreté, alourdies et alenties soudain par les voix graves avant de s’envoler de nouveau vers les sphères célestes. Ce sont, indissociables comme la musique à laquelle ils redonnent vie, les dix chanteurs et chanteuses de l’étourdissant ensemble Rheinischen Kantorei et de l’orchestre Das Kleine Konzert dirigés de main de maître par Hermann Max. Goût, originalité, élégance, technicité assoluta : un must. (Danielle Porte)  Although Alessandro Melani’s significance as a composer of operas and sacred oratorios before Alessandro Scarlatti was recognized quite early, his numerous sacred compositions have remained largely unknown. The present selection aims at conveying an impression of the high rank of these works. Little is known about Melani’s life. Born into a family of musicians in Pistoia in 1639, he is documented as the chapel master at the Basilica of Santa Maria Maggiore at the very latest in 1667. In 1672 he moved on to San Luigi dei Francesi, where he worked until his death. As we see, church music was his domain, and yet he also regularly wrote great operas that made him famous (cf. the cpo release of his mini-opera Europa: 4481639; cpo 777 408-2). All the Vespers compositions by Alessandro Melani for one or two choirs, vocal soloists, and basso continuo brought together here have a festive character and were probably performed at one of Rome’s finely endowed churches, possibly in Santa Maria Maggiore or San Luigi dei Francesi during his tenure as chapel master. Soloists of the Rheinische Kantorei interpret the Vespers of the Blessed Virgin and its many challenging solo parts with their hallmark excellence together with the Kleines Konzert under Hermann Max.

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