Max Drischner (1891-1971)
Toccata, Adagio et Fugue en la majeur
Wie schön leuchtet der Morgenstern
Wachet auf, ruft uns die Stimme
Erste Nordische Volkstonsuite
Lofot-Variationen
Nordische Fantasie la mineur
Lobe den Herren den mächtigen König der Ehren
Dir, dir, Jehova will ich singen
Es ist das Heil uns kommen her
Prélude et Fugue en la mineur
12 prélude choral pour orgue
Passacaille en mi majeur "Sonnenhymnus"

Friedhelm Flamme, orgue

Né en 1891 en Silésie, le compositeur et organiste Max Drischner est un musicien atypique. Néo-baroque, à l'époque de la révolution sérielle, il pratique le clavecin et se nourrit exclusivement de la musique germanique antérieure à Bach. Deux rencontres marqueront sa carrière de musicien, la claveciniste Wanda Landowska, son professeur à l'académie de musique de Berlin et Albert Schweitzer avec qui il partagea sa foi protestante et son goût pour la musique de Bach. Il découvre également le folklore nordique à travers de nombreux séjours en Norvège. L'essentiel de sa production est destiné à l'orgue. La musique de Drischner évoque plutôt Scheidt, Böhm, Bruhns Pachelbel que le stylus phantasticus de Buxtehude ou l'invention et le génie contrapuntique de Bach. L'écriture verticale et resserrée à l’extrême laisse peu ou pas du tout entrer la lumière. Hormis les fantaisies chorales qui développent ornementent ou varient plus ou moins, les formes (Toccatas préludes, arias et fugues) sont souvent brèves, les variations ne s'éternisent pas et les chorals sont souvent introvertis, rudes et austères, gouvernés par un strict respect de la tradition et du canon luthérien. Bien plus élégiaque, la Passacaille Sonnenhymnus, hymne au soleil et à la Silésie natale réfère à la fois à la Passacaille BWWV 582 et aux chaconnes de Pachelbel. De cette musique aride et secrète, l'organiste Friedhelm Flamme grand connaisseur de l'orgue germanique nous propose une lecture d'une déconcertante et pointilleuse orthodoxie qui l'éclaire (un jeu remarquable, un orgue adéquat) sans pour autant la renouveler. Pour une autre approche du Prélude de Choral, on jettera une oreille aux volumes de la collection Helmut Wachta par Rübsam chez Naxos. (Jérôme Angouillant)

Max Drischner’s "Neobaroque" music is best understood when it is viewed in its context shaped by the youth music movement and the organ revival. Drischner composed most of his works for church performance in simple circumstances. He wanted to write appealing music that would reach »the people« and receive a positive response from its audiences – and even today his music attracts quite a few genuinely enthusiastic fans. The selection of compositions recorded here on a magnificent, richly colored symphonic organ consists of free pieces and pieces set to chorales that can also be played on small organs or in some cases even on the piano. Among the free organ works, the impressive Passacaglia in E major occupies a special place in Drischner’s self-understanding because of his detailed comments on it and his suggestions for interpretation. Its title, Sonnen-Hymnus (Sun Hymn), owes to several factors: Drischner incorporates his experiences of sunrises in the mountains of his native Silesia into it and forms associations with creation hymns such as Psalm 104:27-28 (verses with parallels in an ancient Egyptian hymn ascribed to the pharaoh Akhenaten) and St. Francis of Assisi’s Canticle of the Sun ("Cantico di Frate Sole", 1224/25). Drischner renders this into music based on a theme of eight measures developed from an E major chord and cited a total of thirty-four times. It typically occurs in triple rhythm and is elaborated in various registers, degrees of textural complexity, and forms of rhythmization. Drischner’s chordal doubling of the voices produces a hymnic character in the concluding part, and the registration with cimbelstern bells lends a special radiance to this segment.