Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 1 en ré majeur (Titan)

Anton Webern (1883-1945)
Im Sommerwind, Idylle pour orchestre

Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden et Fribourg
François-Xavier Roth

Le temps de Mahler est tellement venu qu’il est désormais difficile à chaque nouvelle parution d’émerger d’une discographie très fournie. Adepte de l’orchestre à géométrie variable et d’un répertoire allant du baroque au contemporain, François-Xavier Roth dirige Mahler avec clarté mais sans la sécheresse analytique d’un Boulez ou d’un Inbal. La symphonie s’ouvre sur un éveil de la nature peint avec un émerveillement presque candide. Le deuxième mouvement danse avec une puissance et un naturel jubilatoires. Conservant le même entrain dans le troisième, le chef nous démontre que cette musique n’a pas besoin de pathos pour exhaler sa nostalgie Mitteleuropa. Dans la marche conclusive, nous rejoignons le cortège de Dyonisos, et la tension ne se relâche pas jusqu’à une coda grandiose. Complément idéal, le panthéiste (et tonal, mais oui) Im Sommerwind, ou Webern comme vous l’avez rarement entendu. Mais c’est avant tout la splendeur sonore du SWR qui nous frappe à l’écoute de ce disque, cordes soyeuses, cuivres brillants, servies par une prise de son superlative. Réclamons une intégrale, au même niveau d’accomplissement. (Olivier Gutierrez)