 Une mère hollandaise, un père danois, une naissance et une enfance à Saint-Pétersbourg, des études à Berlin auprès de Glière sur la recommandation de Rachmaninov, Leopold von der Pals est le pur produit de cette Europe cosmopolite de l’entre-deux-guerres, mais son œuvre nostalgique, au ton volontiers secret, son grand orchestre écrit comme un ensemble de chambre, s’ils resteront immergés dans un romantisme idéalisé, font entendre tout un univers composite, volontiers lyrique, qui avait jusque là échappé au disque, sinon une partie de sa musique de chambre. Comment ne pas prendre la mesure de ce talent à l’écoute de la Symphonie n°1 composée par ce jeune homme de vingt-trois ans durant l’été 1908 en Finlande : les couleurs qu’il y marie sont inspirées par les paysages du golf, et il y passe un certain souffle épique qui rend l’œuvre décidément singulière : écoutez son Scherzo, vraie danse champêtre que Grieg n’eut pas désavouée où la grande romance amoroso de l’Andante molto. La même poésie, le même souffle lyrique animent le diptyque « Frühling-Herbst » dont l’écriture est tout aussi saisissante par l’économie, l’art de la suggestion alors que « Wieland der Schmied » composé en 1912 surprend par la noirceur de son écriture, quelque chose de fermé, d’angoissé, une tension inhérente au sujet même de ce poème symphonique, portrait de cet Icare du nord qui inspira également Siegmund von Hausseger. Johannes Goritzki et son orchestre d’Helsingborg font œuvre utile en révélant ses trois opus, il leur reste maintenant à enregistrer les deux autres Symphonies et le splendide Concerto pour violon, le chef-d’œuvre de Leopold van der Pals. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Né à Saint Petersbourg d’un père néerlandais et d’une mère danoise, Leopold van der Pals commença sa carrière de compositeur dans un style très marqué par le post-romantisme. Elève de Glière à Berlin avant la première guerre mondiale, il composa sous son influence cette première symphonie, créée en 1909 par l’illustre orchestre philharmonique. De forme très classique, l’œuvre est celle d’un jeune homme doué mais dont la personnalité n’est pas encore très affirmée. Les trois poèmes symphoniques qui l’accompagnent sur ce disque (Printemps et Automne de 1911, Wieland le forgeron de 1912) sont plus impressionnistes pour les deux premiers, plus contrasté et vigoureux pour le troisième. L’interprétation très honorable de Johannes Goritzki ne suffit pas cependant à hausser ces pages quasiment inconnues au niveau des chefs d’œuvre de cette époque, bien loin de la formidable épopée qu’est la troisième symphonie, Iia Murometz, de Glière par exemple. On serait néanmoins curieux d’entendre les deux autres symphonies et le concerto pour violon qui furent créés ensemble lors d’un concert viennois de 1937, afin de retrouver Leopold van der Pals en sa maturité avant que l’après seconde guerre ne vienne le reléguer au rang des artistes trop conservateurs. (Richard Wander) Leopold van der Pals was born to a Dutch father and a Danish mother in St. Petersburg and became a cosmopolitan who counted many of Europe’s leading artistic personalities among his acquaintances and studied with Reinhold Glière in Berlin for a few months in 1907. Glière had just written his second symphony and presumably motivated his young pupil to compose his Symphony in F sharp minor, which was premiered with remarkable success by the Berlin Philharmonic. »He already has something to say; he has thoughts and ideas,« as the Signale für die musikalische Welt wrote at the time, and in fact more compositions followed, which – without a cramped quest for originality – represented the very best of modern music. Even then the theosophical movement showed van der Pals a path to follow in the future; its German exponent Rudolf Steiner greatly impressed him, and when Steiner founded the Anthroposophical Society, he espoused this new idea in much of his creative work. His special relationship with nature and its constant changes led to the composition of works such as the two symphonic sketches Frühling und Herbst op. 14 (Spring and Autumn). This highly atmospheric music of individual character situated between neoromanticism, impressionism, and the ecstatic poems of Alexander Scriabin displays the same remarkable organic power and instrumental mastery that also makes the poetic study of the soul in Wieland der Schmied op. 23 (Wieland the Smith) an absolutely fascinating listening experience.
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