Johann Wilhelm Hertel (1727-1789)
Sinfonia en fa majeur
Sinfonia en ré majeur
Concerto pour violoncelle en la mineur
Concerto pour violoncelle en la majeur
Concerto pour orgue en sol majeur

Bettina Messerschmidt, violoncelle
Merseburger Hofmusik
Michael Schönheit, orgue, direction

Né à Eisenach en 1727 et fils de violoniste, Johann Wilhelm Hertel reçu ses premières leçons de musique auprès d’un élève de Bach : Johann Heinrich Heil. Dès 1744, il est employé à la cour de Strelitz comme violoniste et claveciniste. Il noue rapidement des contacts avec ses collègues de Berlin. Benda qui lui prodigue des cours des violons, les frères Graun qui l’encouragent à composer et Carl Philip Emmanuel Bach. Vers 1754, il s’installe à la cour de Schwerin et y devient directeur de musique jusqu’à sa mort en 1789. Sa musique de tonalité enjouée et d’une énergie endémique ressemble trait pour trait à son portrait signé du peintre Georg David Mathieu en 1762 (Quelques touches virevoltantes, des coloris pastel et un doux sfumato). Elle évoque de façon assez franche le Bach de Hambourg tout en s’inscrivant naturellement dans le sillage de ses contemporains de l’École de Berlin. Peut-être moins idiomatique que le plus célèbre et soufflant Concerto pour Trompette, les deux superbes Concertos pour Violoncelle en La Mineur semblent ainsi calqués lui sur l’écriture de CPE tandis que les deux Sinfonias s’inspirent du modèle berlinois. Hertel y montre son goût de l’orchestration et du mélange de timbres des bois et des cuivres Les parties solistes barrées d’une rafale de doubles croches exigent aussi une grande virtuosité de la part de la violoncelliste Bettina Messerschmidt qui y déploie des étincelles. L’auguste Concerto pour Orgue convoque une petite fanfare de cuivres et un orgue suiveur et volubile tenu par Michael Schöneit, chef du Merseburger Hofmusik fort bel ensemble d’instruments historiques aux timbres inouïs. Une belle anthologie qui vient compléter une discographie triée sur le volet. (Jérôme Angouillant)

Le parcours de Johann Wilhelm Hertel (1727-1789) est pour cet artiste allemand du XVIIIème siècle classique ; troisième génération d’une famille de musiciens, formé par son père Johann Christian violiste de renom, Wilhelm maîtrise le clavecin ou le violon et se fixe définitivement, dans les années 1750, à Schwerin comme directeur musical et compositeur de la cour ducale de Mecklembourg-Schwerin à la frontière danoise. Chantre du style classique naissant, subtil chaînon entre Telemann et Haydn, il laisse une œuvre musicale de tout premier ordre sur deux périodes, instrumentale sous le règne de Christian Ludwig II jusqu’en 1756 et sacrée sous celui, plus austère, de son successeur Frédéric II le pieux. Saluons le label CPO qui œuvre depuis une dizaine d’années à la redécouverte de Hertel et particulièrement le disque de sinfonias et concertos du Merseburger Hofmusik dirigé par l’organiste Michael Schönheit. La formation « école de Berlin » joue d’un parfait équilibre entre les pupitres - que soulignent des traversos et des cors d’une rare élégance - et tapisse un écrin pour des solistes, dont le merveilleux violoncelle chantant et racé de Bettina Messerschmidt, tout de légèreté et de dentelles rococo… Enthousiasmant ! (Florestan de Marucaverde)

Since only a very few compositions from Johann Wilhelm Hertel’s complete oeuvre were printed during his lifetime, the dissemination of his music was very limited and restricted. The rediscovery of this master’s two cello concertos in the early 1990s already represented a great enrichment of the repertoire of violoncello concertos from the age of Empfindsamkeit and the style galant around 1750. Bettina Messerschmidt became acquainted with Hertel’s music at the beginning of her career as a Baroque cellist and enthusiastically welcomed the warmth, power, and melodiousness of his compositions right from the very start. In the concertos she often develops a dialogue between the cello and the strings through contrasting expression of an intensity recalling the cello concertos written by Carl Philipp Emanuel Bach around the same time. Along with two symphonies by Hertel, his only organ concerto, in all probability composed during 1756-57, is heard on our new releases. Here too the organ shines in dancy movements with fiery figurations.