Johann Mattheson (1681-1764)
Boris Godounov, opéra en 3 actes

Olivier Gourdy, basse (Boris Goudounov)
Julie Goussot, soprano (Axinia)
Sreten Manojlovic, basse (Fedro)
Yehven Rakhmanin, basse (Tsar Fédor Ivanovitch)
Flore Van Meersche, soprano (Irina)
Alice Lackner, mezzo-soprano (Olga)
Eric Price, ténor (Josennah)
Joan Folqué, ténor (Gavust)
Ensemble Theresia
Andrea Marchiol, direction

Oubliez Moussorgski, le Boris de Mattheson n’est pas l’assassin hanté que vous y avez appris, mais quasiment un Tsar malgré lui, poussé vers le trône par un jeu d’intrigues politico-amoureuses. Mattheson se sera régalé à ce sujet de cour dans l’exotisme d’une Russie qui n’est que prétexte, distribuant tout de même Boris et le Tsar mourant à deux basses chantantes et un ajoutant une troisième pour le boyard Fedro. Comme il était d’usage à Hambourg, l’allemand alterne avec l’italien, l’occasion de vérifier que Mattheson excelle dans l’une et l’autre langue : s’il est un des émancipateurs du nouvel opéra germanique, son génie mélodique éclate encore plus dans les airs italiens, souvent réservés aux rôles féminins. La découverte est belle, tant Mattheson est jusqu’ici plus un nom qu’un compositeur dont le métier, l’inspiration, le dispute pourtant à Keiser. La troupe de chant est discrète mais diligente, fait au mieux devant les difficultés (Mattheson écrivait pour les plus grands chanteurs de la scène hambourgeoise), Andrea Marchiol anime avec verve ce théâtre des sentiments, donnant envie de découvrir d’autres ouvrages de ce prince de l’Opéra, trop oublié aujourd’hui. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

The story of how Johann Mattheson's political comedy "Boris Goudenow" came into being reads in large parts more exciting than many a mystery script: written in 1710 for the Hamburg Opera at the Gänsemarkt, the work was suddenly withdrawn by the composer. The score fell into oblivion, eventually ended up in the Hamburg City Library, and was long considered lost after World War II. It was not until the end of the 20th century that the opera was tracked down in Armenia and returned to Hamburg, where the premiere finally took place in 2005 after a delay of almost 300 years. The place of action is the Moscow Kremlin. The opera's plot revolves around the story of how the Russian prince Boris Goudenov rises to power through intrigue and becomes Russian tsar. The new Innsbruck production, under the musical direction of renowned Italian harpsichordist and conductor Andrea Marchiol, makes this baroque gem resound anew.