Leos Janácek (1854-1928)
Jenufa, opéra en 3 actes

Asmik Grigorian, soprano (Jenufa)
Karita Mattila, soprano (Kostelnicka Buryjovka)
Nicky Spence, ténor (Laca Klemen)
Saimir Pirgu, ténor (Steva Buryja)
Elena Zilio, mezzo-soprano (Grand-mère Buryjovka)
David Stout, baryton (Contremaître)
Jeremy White, basse (Le maire)
Helene Schneiderman, mezzo-soprano (La femme du maire)
Jacquelyn Stucker, mezzo-soprano (Karolka)
Angelika Simkin, soprano (La gardienne du troupeau)
April Koyejo-Audiger, soprano (Barena)
Yaritza Véliz, soprano (Jano)
Royal Opera Chorus
Orchestra of the Royal Opera House
Henrik Nansasi, direction
Claus Guth, mise en scène

Le spectacle parfait de Claus Guth, qui retrempe l’action de Jenufa dans sa communauté villageoise originelle est un modèle de direction d’acteur et simplement une des plus pertinentes propositions qu’ait connues le chef d’œuvre de Janacek, cela suffirait déjà pour recommander cette captation artistement réalisée sous la direction de Rhodri Huw, mais comment ne pas rendre les armes d’abord devant la prestation strictement musicale ? Asmik Grigorian est prodigieuse, mêlant dans son personnage savamment composé la détresse et l’héroïsme, et sa grande voix saisi exactement le profil vocal voulu par le compositeur, elle n’aura de rivale que parmi les grandes sopranos tchèques des années cinquante-soixante, celle d’Elisabeth Söderström restant à part. Face à elle la Kostelnica de Karita Mattila est déjà anthologique, pour ne rien dire de l’émouvante silhouette campée par Elena Zilio, si attachante Grand-mère Buryjkova. Les hommes sont tous formidables, avec une mention spéciale pour le Steva subtil de Samir Pirgu et le Laca acide de Nicky Spence, en voix héroïque. Autant que la régie de Claus Guth, le maitre de la soirée est Henrik Nanasi, tendant à mesure le drame, savourant les beautés d’un orchestre qu’il compose avec infiniment de nuance sans jamais distendre la ligne, inspirant ses chanteurs et se gardant bien de les couvrir. Tout grande Jenufa, à voir comme à entendre. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Award-winning director Claus Guth’s acclaimed production of Jenufa is a striking representation of an oppressed society ‘infused with heart-warming humanity’ (Evening Standard). Two courageous women struggle for fulfilment against the backdrop of a claustrophobic rural community. With music inspired by the traditional folk melodies of his native Moravia, Janácek’s score movingly captures Jenufa’s progression from hope to despair to eventual radiant happiness, while her stepmother, the Kostelnicka, is one of opera’s most complex maternal figures. Hungarian conductor Henrik Nánási conducts Asmik Grigorian in her muchanticipated Royal Opera House debut in the title role, alongside Karita Mattila as the Kostelnicka and a star cast.