Antonín Dvorák (1841-1904)
Rusalka, opéra en 3 actes

Asmik Grigorian, soprano (Rusalka)
Eric Cutler, ténor (Le Prince)
Karita Mattila, soprano (La Princesse étrangère)
Maxim Kuzmin-Karavaev, basse (Vodnik)
Katarina Dalayman, soprano (Jezibaba)
Sebastia Peris, baryton (Le chasseur)
Manel Esteve, baryton (Le garde-forestier)
Julietta Aleksanyan, soprano (Première nymphe)
Rachel Kelly, mezzo-soprano (Deuxième nymphe)
Alyona Abramova, mezzo-soprano (Troisième nymphe)
Orchestra and chorus of the Teatro Real
Ivor Bolton, direction
Christof Loy, mise en scène

Un décor de palais néoclassique vide, qui pourrait être une salle de répétition de ballet, puisque Christof Loy, en une transposition inspirée, fait de la sirène une ballerine blessée. Quelle belle idée, qui permet de resituer le conte fantastique dans le monde tout aussi artificiel de l’Opéra. La boucle est bouclée, Christof Loy tire les fils de sa translation jusqu’au bout, animant le drame avec brio et profondeur, et une pointe de nostalgie mystérieuse qu’avive encore l’orchestre magique distillé par Ivor Bolton. Remarquable le travail dans la fosse, pour les couleurs, les atmosphères, la précision des attaques, l’exactitude des sentiments, exact reflet de ce que la scène donne à voir et à entendre. Cette fusion absolue se rencontre si rarement de nos jours dans les maisons d’opéra qu’il fallait la souligner. Rusalka c’est Asmik Grigorian, blessée physiquement mais en voix glorieuse, aigu stellaire, médium de voie lactéée, elle irradie littéralement et s’impose comme l’une des interprètes majeures d’un rôle qui fascine les sopranos. Son grand format vocal la rapproche des anciennes chanteuses tchèques (avec un vibrato autrement contrôlé) plutôt que des sopranos lyriques venue de l’univers de Richard Strauss qui se sont appropriées le rôle depuis le début du XXIe Siécle. Il se murmure qu’en alternance le Real a distribué la sirène à une autre remarquable voix, celle d’Olesya Golovneva... Pour entourer Asmik Grigorian une équipe inspirée a été artistement composée, à commencer par le Vodnik paternel de Maxim Kuzmion-Karavavev et la Jeziba fulgurante de Katarina Dalayman. Un Prince grand teint (Eric Cuttler) et en Princesse étrangère, rien moins que Karita Mattila ! Courrez aux Deuxième acte et à ses fabuleux ballets ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Rusalka returns to Madrid “on an overwhelming level that will leave its mark”. (El Español) Mesmerizing soprano Asmik Grigorian, “already one of the most outstanding sopranos of her generation“ (Online Merker) stars with a “voice, at its zenith of maturity“ (El Pais) in the title role of Christoph Loy’s timeless and evocative staging of Dvorák’s tragic take on the Little Mermaid fable. Especially “the direction of dancers and extras in the second act is a virtuoso performance by Loy and his choreographer.“ (El Pais) “Musically, this Rusalka is of immense quality, no doubt due to the spectacular work of Ivor Bolton.“ (El Español)