 Qui aurait parié sur ce petit homme aux allures de fonctionnaire, peu enclin à se sport moderne de la communication ? Paradoxalement, pas ses compatriotes tchèques. Longtemps Supraphon, le label national, l’ignora. Il fallut que George Szell, averti par le père de Martin Turnovsky, l’invita pour que la légende commence. Prague tenait le piano parfait d’Ivan Moravec pour négligeable, New York l’adopterait, les studios d’enregistrement comme les salles de concert, le prouve ici l’écho d’une soirée Chopin à l’Académie des Arts et des Lettres conclu par une Polonaise-fantaisie qui vous cueillera l’âme. Les quatre disques réunis dans cette trop brève anthologie composite le font également entendre en concert à Prague, ville qu’il ne quitta jamais malgré bien des invites, pour une version étreignante de la Sonate de Janacek, après qu’il eut joué comme du Mozart la Sonate en ré majeur de Haydn, merveille. Dans les brumes et une pleine poignée de Préludes de Chopin atteignent au même degré d’éloquence et de simplicité, qui rappellent qu’au concert, ce pianiste fanatique d’exactitude savait prendre des risques. Pourtant, plus précieux encore, quatre Concertos de Mozart enregistrés à la perfection en 1995 et 1997 au Henry Wood Hall de Londres avec le contrepoint lumineux de l’Academy of St Martin in the Fields , auront fait espérer un temps cette intégrale que ses aficionados, des deux cotés de l’ atlantique, espéraient. Mais Ivan Moravec ne fut jamais l’homme des intégrales, épris de cette perfection impossible, il raffinait sont art en le limitant à quelques œuvres, même devant les Concertos de Mozart. Ici, pour quatre d’entre eux, et parmi les plus beaux (20, 23, 24 avec la cadence de Fischer où il met son grain de sel, 25), dans les symphonies de plein air que lui chante Neville Marriner, il atteint à la transcendance de son art. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Long recognized as one of this century´s great pianists, ??van Moravec was born in Prague in 1930. He later studied piano at the Prague Conservatory and the Prague Academy, performing during his student years in Poland and Hungary. ??n 1957, pianist Arturo Benedetti Michelangeli heard Mr. Moravec perform in Prague and invited him to ??taly for further study. ??n 1959 he made his London debut. ??van Moravec made his American debut in January 1964 with the Cleveland Orchestra and George Szell at Severance Hall; the following month, he made his New York debut at Carnegie Hall during Cleveland´s annual week of appearances there. Since then, he has performed with the New York Philharmonic, Chicago Symphony, Boston Symphony, the Philadelphia and Minnesota orchestras. As one of the world´s most acclaimed recitalists, Mr. Moravec has appeared in recitals at Carnegie Hall and the Kennedy Center, and on the major recital series in Boston, Chicago, San Francisco, Cleveland and Philadelphia. ??n Europe, Mr. Moravec was welcomed regularely as recitalist and concerto soloist in the major music capitals, including London, Vienna, Amsterdam, Paris, Berlin, Leipzig, Dresden, Munich, Rome, Milan, Moscow and St. Petersburg. Moravec died 2015 in Prague at the age of 84.

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