Attention événement : premier enregistrement mondial ! Premier volume d’une série dédiée aux œuvres pour piano de Vincent d’Indy, cet enregistrement regroupe les trois grands cycles Poèmes des montagnes, Tableaux de voyage et Thème varié, fugue et chanson, composées sur une période de 44 ans.  Finira-t-on par donner au piano de D’Indy la place qui lui revient, au coté de ceux de Faure, Séverac, Pierné et Debussy ? Michael Schäfer en grave l’intégrale en première mondiale, dont voici le premier volume. Impossible de ne pas prendre la mesure de ces œuvres tant son interprétation attentive donne à voir l’ampleur de leur propos. De la science descriptive du Poème des Montagnes, avec ses atmosphères prenantes, à l’exercice savant du Thème varié, quarante-quatre années ont couru. Une manière un peu roide, qui est bien dans le toucher naturel de Schäfer, en signe également les trois œuvres, jusqu’aux schumaniennes vignettes des Tableaux de Voyage, surprenantes aquarelles musicales comme notées à main levée. Le piano est très subtilement réglé, la prise de son de la Radio Bavaroise chaleureuse et précise à la fois (Discophilia, Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  C’est peut-être à cause du grand nombre de voyelles nasales contenues dans son nom que Vincent d’Indy n’a pas reçu la reconnaissance qu’il mérite aujourd’hui, du moins dans les pays non-francophones. Il a été pourtant une des personnalités les plus marquantes et influentes de son temps qui ont œuvré dans les cercles musicaux français. En tant que compositeur, chef, enseignant, critique et écrivant sur la musique, ou bien fondateur de la Schola Cantorum à Paris. Toujours à cheval sur ses idées, toujours fidèle à ces principes, il ne se tenait pas de produire les plus sérieuses disputes , ce qui lui a cause sans doute une certaine froideur de la part du public. / Ces compositions n’ont pas comme but de capter l’attention de l’auditeur avec des embellissements superficiels ou des effets techniques impressionnants. Plutôt le contraire : elles sont un challenge pour l’auditeur. A l’écoute de la musique pour la première fois, il est en fait pratiquement impossible à comprendre la pleine abondance d’idées originales, la richesse du détail ornemental, le travail minutieux des motifs, la forme raffinée, les allusions nombreuses à d’autres compositeurs, voire même les citations directes, l’interconnexion avec la littérature et les arts visuels, l’architecture et le paysagisme. Les œuvres d’Indy doivent être maîtrisées et, même pour un auditeur acharné et pourtant patient, éduqué et sensible, la merveilleuse richesse de leurs trésors cachés, leur vérité intrinsèque, leur intimité et leur humanité profonde vont se révéler seulement avec le temps.

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