Ignaz Holzbauer (1711-1783)
La mort de Didon, opéra en 1 acte (Tod der Dido)

Sandrine Piau, soprano (Dido)
Carmen Fuggiss, soprano (Selene)
Markus Schäfer, ténor (Osmida)
Homas Mohr, baryton (Jarbas)
Mitglieder des Kammerchor Stuttgart
Barockorchester Stuttgart
Frieder Bernius, direction

Le compositeur autrichien Ignaz Holzbauer fait partie des musiciens affiliés à l'école de Mannheim. Il fut d'ailleurs maître de chapelle à la cour de cette même ville de 1753 à 1778 après avoir fait le voyage en Italie pour s'imprégner du style vénitien (Vivaldi, Lotti) et napolitain (Galuppi, Porpora). Comme Cannabich, Stamitz, Richter, il a composé moult symphonies, de la musique de chambre et des pièces religieuses (en partie enregistrés chez CPO) mais il s'est plutôt distingué par ses nombreux opéras. Son « Günther von Schwarzburg », composé à la fin de sa vie, est considéré comme le premier Singspiel allemand qui s'écarte de la convention italienne et comporte des récitatifs accompagnés. L’œuvre fut d'ailleurs particulièrement appréciée par Mozart. « Tod der Dido » (1779) est basé sur le fameux livret de Metastasio « Didone abbandonata ». Fort de son expérience de compositeur de théâtre, Holzbauer y montre une grande maîtrise de la dramaturgie, via les fameux récitatifs accompagnés, il introduit judicieusement un chœur, coule des arias substantielles afin d’homogénéiser la trame narrative et de faire monter la tension. Sur le plan musical, l'opéra ne manque pas d'atouts, une ouverture très « Sturm und Drang », des airs tirés au cordeau dont certains pourraient nous évoquer le jeune Mozart (« Du lasterst die Götter » d'Osmida, l'aria de Selene « Du liebst meiin herz » aux terribles vocalises). Parmi les chanteurs on trouve notre Sandrine Piau nationale (en grande forme) qui hérite du rôle principal, Markus Schafer est un Osmida crédible, quant à la bande de Stuttgart dirigée par le fidèle Bernius, elle est au diapason de la découverte. (Jérôme Angouillant)

In his penultimate opera Tod der Dido [The Death of Dido] (1779), Ignaz Holzbauer (1711-1783) presented himself not only as a master of fine musical word interpretation, but also as an imaginative music dramatist. While the original Italian version underlined his position as one of the leading opera composers of the time, the German version which he wrote a year later additionally emphasizes his position as a pioneer of the German National Opera. Frieder Bernius therefore chose this version for a production performed at the Schwetzingen Festival in 1997, which is now being released on CD for the first time.