Né viennois Henrich Herz, adopté à Paris et prénommé Henri, Herz est un personnage haut en couleurs. Pianiste et pédagogue célébré dans la capitale, il fondera sa manufacture de piano, cumulera les aventures sentimentales, partira aux Etats-Unis courir le succès et la fortune (y reviendra avec un livre de souvenirs), publiera sa méthode de piano et déposera un brevet pour un appareil destiné aux jeunes pianistes. Riche et comblé, il meurt en 1888. Reste un compositeur qui est, malgré cette existence effrénée, l'auteur de deux cents opus dont huit concertos pour son instrument. Il affectionne la grandiloquence, les variations et fantaisies sur des thèmes variés, à seul usage de jouer, et de faire briller son outil fétiche. Howard Shelley a déjà enregistré six concertos, celui-là, en do mineur, s'ajoute à la liste. On ne peut nier l'art de mélodiste du compositeur ainsi que celui de réinjecter des thèmes supplémentaires et moult acrobaties et astuces techniques qui ont pour objectif de rehausser le discours. Herz compose avec plaisir et sait communiquer son enthousiasme à son public. L'orchestration est bondissante, en interaction permanente avec le soliste. La Grande Fantaisie militaire sur la fille du régiment d'après Donizetti et la Fantaisie et variations sur la marche d'Otello de Rossini remplissent leur office. Modulation de tonalité, fusées étincelantes, galop final. Herz avait le chic pour utiliser les thèmes à la mode, issus souvent des opéras à succès. L'héroïsme et le flamboiement du jeu du pianiste mettait souvent à mal les pianos Erard et Herz dû en modifier les mécanismes. La Grande polonaise brillante emprunte aussi bien à Chopin qu'à l'ami Ignaz Moscheles. Howard Shelley réussit le pari de jouer cette musique maestoso, cantabile, con molt' expressionne e con velocita tout en dirigeant un orchestre sur des rails. (Jérôme Angouillant) Henri Herz—phénomène durant les années 1830 à Paris et les décennies suivantes en Amérique, puis sujet de dérision à la fin de sa carrière étincelante—composa huit concertos pour piano. L’un d'eux est perdu, si bien que pour la dernière étape de cette mini-série, Howard Shelley et le Tasmanian Symphony Orchestra sortent leurs plus beaux habits pour interpréter le Concerto pour piano nº 2 en ut mineur (celui grâce auquel Herz conquit l’Amérique en 1846) et trois longues fantaisies. Henri Herz—as much a phenomenon in 1830s Paris and for the ensuing decades in America as he has been derided since the curtain fell on his world of sparkle—wrote eight piano concertos. One is lost, so it is for the final time in this mini series that Howard Shelley and the Tasmanian Symphony Orchestra here get to put on their finest dancing shoes and perform the Piano Concerto No 2 in C minor (the one with which Herz conquered America in 1846) and three extended fantasies.
|