Louise Farrenc (1804-1875)
Souvenir des Huguenots, op. 19

Emilie Mayer (1812-1883)
Tonwellen, op. 30

Marie Jaëll (1846-1925)
Impromptu

Luise Adolpha Le Beau (1850-1927)
Thème original et Variations, op. 3

Cécile Chaminade (1857-1944)
Sonate pour piano, op. 21
Les Sylvains, op. 60

Amy Beach (1867-1944)
Dreaming, extrait de "Four Sketches", op. 15

Dora Pejacevic (1885-1923)
Zivat Cvijeca, op. 19

Nadia Boulanger (1887-1979)
Vers la vie nouvelle

Maria Hoffer (1894-1977)
Die Maschine

Vitezslava Kapralova (1915-1940)
Dubnova preludia, op. 13

Mitra Kotte, piano

Fût cette anthologie d’œuvres pour piano constituée de pièces conçues par des hommes, et le titre du disque serait "Hisstory" ! Sourions donc au clin d’œil éditorial du label, oublions aussi les douteuses attractions paronomastiques et acceptons que les modes passent et se succèdent, comme les vagues sur les grèves, pour accueillir un enregistrement qui, de 1804 à 1940, retrace l’évolution de la musique pour piano lorsque des compositrices s’emparent de leurs formes. On connaît bien désormais Louise Farrenc (1804-1875) dont le "Souvenir des Huguenots" op. 12 rend autant hommage à Meyerbeer qu’au Bach du choral "Ein’ feste Burg ist unser Gott". Marie Jaëll (1846-1925) bénéficie elle aussi d’une renommée certaine qu’illustre son Impromptu de 1871. Les Ondes sonores, "Tonwellen", d’Emilie Mayer (1812-1883) composent une valse charmante. De plus grande ampleur le "Thème et variations" op. 3 de Luise Adolpha Le Beau (8501927), dont Jean-Marc Warszawski a retracé la biographie, ainsi que la Sonate op. 21 de Cécile Chaminade (1857-1944) démontrent une sureté de composition et de dessein créatif dont Gade, Reinecke, Bizet ou Saint-Saëns surent reconnaître la valeur. Amy Beach (1867-1944) bénéficie déjà d’une reconnaissance discographique certaine : "Dreaming" op. 15 n°3 rappelle l’influence exercée sur elle par l’impressionnisme de Debussy, comme celui-ci inspirera "Vers la Vie nouvelle" (1918) de Nadia Boulanger (1887-1979). Le cycle de "La Vie des fleurs" de Dora Pejacevic (1885-1923) fait émotionnellement entendre une voix personnelle affirmée. Maria Hofer (1894-1977) avec "Die Maschine" (1947) et Vitezslava Kaprálová (1915-1940) avec ses "Préludes d’Avril" (1937), apportent enfin une touche de modernité à cette anthologie qui offre l’occasion de reconnaître des talents négligés et des œuvres rares. Mitra Kotte (1995-), jeune pianiste viennoise disciple de Paul Badura-Skoda et Dominique Merlet défend ces œuvres, les plus virtuoses comme les plus méditatives, avec une ferveur et une musicalité toutes remarquables. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

“Her Story” rather than “His Story”: On her new GENUIN album, the remarkable Austrian pianist Mitra Kotte reexamines music history, placing women composers of the 19th and 20th centuries at the forefront. How many people truly know the works of Dora Pejacevic, Louise Farrenc, Cécile Chaminade, or Emilie Mayer as they deserve? Mitra Kotte, a prizewinner at international competitions, sheds light on a long-overlooked chapter of music. With great passion and the highest technical mastery, she introduces us to exquisite gems and profound works that leave us marveling both visually and aurally!