Fanny Hensel (1805-1847)
Ouverture

Clara Schumann (1819-1996)
Concerto pour piano en la majeur, op. 7

Germaine Tailleferre (1892-1983)
Concertino pour harpe & orchestre

Lili Boulanger (1893-1919)
D'un Soir Triste
D'un Matin de Printemps

Angela Cheng, piano
Gillian Benet, harpe
The Women's Philharmonic
JoAnn Falletta, direction

L’exploration de l’univers des compositrices "oubliées" est devenue un passage obligé de la connaissance musicale. Toutefois, cette démarche salutaire n’interdit pas de s’interroger sur la cohérence de ce programme musical. Car, hormis la question du genre, quel lien unit deux musiciennes allemandes du mouvement romantique (Fanny Mendelssohn et Clara Schumann) et deux compositrices françaises du début du XXème siècle (Germaine Taillefer et Lili Boulanger) ? Fanny Mendelssohn a composé en 1830 une ouverture brillante, virtuose, qui fonctionne à merveille. Avec Clara Schumann, l’auditeur découvre la maîtrise d’une écriture pianistique qui ne cède jamais à l’extravagance. Par ses sonorités, son concerto pour piano témoigne aussi d’une forme de dévotion à celui de son époux. Ayant rejoint le groupe des Six au début des années 20, Germaine Tailleferre compose en 1927 le concertino pour harpe et orchestre, une œuvre gaie, légère, dont il faut louer le caractère exquis et sans prétention, un jugement partagé par Darius Milhaud. Deux œuvres de Lili Boulanger concluent ce programme musical interprété avec justesse par la phalange américaine dirigée par JoAnn Faletta. "D’un soir triste" s’apparente à un chemin mystique et émouvant, empreint de mélancolie et de recueillement. Plus légère, l’écriture "D’un matin de printemps" libère une fraîcheur et une délicate poésie. Cette création majeure concentre le tempérament et l’esprit d’une artiste hélas disparue trop tôt. (Jacques Potard)