 Le violoncelle fut son violon d’Ingres, mais son instrument natif fut le piano, Monteux, Ansermet, Mengelberg en firent au long des années vingt l’une de leur soliste favorite. Côté musique elle avait de qui tenir : son père décédé brutalement alors qu’elle n’avait que six ans fut violoncelle solo au Concertgebouw, rien de moins. Aussi brillante que fut sa carrière de concertiste, elle céda tôt à la tentation de la composition, guidée par Willem Pijper qui lui fit découvrir les modernes français, éclairant son orchestre si empli de surprises : le vaste Premier Concerto en porte trace dès l’Allegro moderato, le discours encore romantique du violoncelle s’y contraste avec des paysages savamment composés, entre tempête et pastorale. Deux ans plus, une nostalgie a envahi le Deuxième Concerto, pourtant le portrait de Frieda Bellinfante, violoncelliste virtuose dont elle partageait alors la vie, Bosmans affichant son gout des femmes comme plus tard celui des hommes. Son fort caractère la garantissait contre les préventions de l’époque. L’œuvre, plus secrète plus intime est autrement touchante, surtout la beauté des mélodies, qui manquait tant au Premier Concerto, comme au Poème ouvrant le disque et dont l’orchestration est le seul vrai avantage, et la hardiesse de l’écriture d’orchestre en font une sorte de petit chef-d’œuvre dont Raphael Wallfisch se régale, découvreur aussi inspiré qu’infatigable. Inutile d’ajouter d’autres lauriers aux Ecossais, parfaits, comme à l’élégance et au caractère de la direction d’Ed Spanjaard. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Henriëtte Bosmans’ mother was a pianist and her father played principal cello in Amsterdam's Concertgebouw Orchestra, so it is no wonder that both of these instruments were lasting influences on her musical thinking and sensibilities. Her friendship with cellists Marix Loevensohn and Frieda Belinfante did the rest to guide this Dutch composer’s imagination towards the expressive possibilities of the "little violone". In addition to various pieces of chamber music, the somewhat Iberian-spiced Poème as well as two concertos were written in the early 1920s. Despite their relative proximity in time, Henriëtte Bosmans succeeded in not repeating herself. The works are marked by imaginative forms, wildly varied tasks demanded of the soloist and a sophisticated treatment of the orchestra. Despite these works' success, they had disappeared into the annals of history for far too long.
|