Le parcours d’Heinrich Isaac est connu, de Flandre en passant par Florence (Laurent de Médicis) à la cour de Maximilien avant son retour à Florence. Commande de la cathédrale de Constance, en 1508, donc antérieur à l’émergence du luthérianisme, le Choralis Constantinus fut publié en trois livraisons, de 1550 à 1555, par Formschneider, à Nuremberg, après la disparition d’Isaac en 1517. A lui seul, il contient 99 cycles de motets, couvrant toute l’année liturgique (première réalisation polyphonique de cette ampleur), dont la plupart demeurent inconnus au disque. Sur les 18 de l’enregistrement, 13 sont des premières. Comme dans l’édition, ils sont centrés sur la Nativité, le culte marial, de Pâques à la Pentecôte, les deux derniers étant dédiés à Saint Conrad. La variété des formes, de styles et de thèmes, le recours à deux cornets et deux sacqueboutes captive. Non seulement une contribution importante à la connaissance de la première Renaissance, mais surtout une réalisation dont la plénitude et la vie sont remarquables. A trois voix par partie (avec de nombreux soli), et quatre vents, l’ensemble Cantissimo nous offre ces passionnantes polyphonies, toujours claires, d‘une plénitude singulière, avec des textures renouvelées, où les voix féminines ont la fraîcheur, la pureté d’émission de jeunes garçons (Yvan Beuvard)
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